Militer

** ** Il y a assez sur Terre pour répondre aux besoins de l'Homme, mais pas assez pour satisfaire son avidité ** ** Gandhi
 
j'ai hier 18 janvier, quitté définitivement un boulot qui m'épuisait , pour prendre ma retraite en subissant une grosse décote ....

02 sept 2020 "Bouddhiste et "d’extrême gauche", le suis je encore?  

 

28 décembre 2019

2600 ans après le Bouddha, NASSIM HARAMEIN :"la forme est vide et le vide est forme"



..
 Dans cet article sur "notre corps mieux le connaître" (voir ici)  j'avais écrit avoir réalisé que :

  • Nos corps sont faits de centaines de milliards de molécules elles mêmes composées de centaines de milliards d'atomes.
  •  Les atomes ne sont pas la plus petite particule de matière, actuellement connue de notre corps...
  Sachant que chaque atome est formé à 99.9999..% (12 fois le chiffre 9 après la virgule) de vide ...
mais de vide... plein... d’énergie, qui peut être énorme (voir cet article ici)
Les atomes vus comme d'immenses vides, cela peut être vrai du point de vue des particules qui les composent, mais ce n'est qu'un point de vue : leur volume intérieur est rempli de champs de forces électriques et magnétiques, si puissants qu'ils vous bloqueraient tout de suite si vous essayiez d'y entrer. Ce sont ces forces qui assurent la solidité de la matière, quand bien même les atomes semblent « pleins de vide ». Alors que vous lisez ces lignes, assis, vous êtes suspendu à une épaisseur d'atome au-dessus des atomes de votre chaise, grâce à ces forces..
voir aussi ici les théories sur les 4 forces qui font que ce vide est si solide!

Aux limites actuelles de la connaissance, il y a : 

1/les unités de Planck ... plus petits que les quarks :

 Voir ici: http://villemin.gerard.free.fr/Scienmod/Planck.htm
2/ Et on ne connaît que 4% de l'univers (et de nous mêmes)
On ne connaît que 4% de l'univers: la matière noire, l'énergie noire sont des éléments inconnus, des "spéculations intellectuelles" des scientifiques ou des "inconnues dans leurs équations"  (voir ici dans l'annexe de ce blog)
 En + la physique quantique montre que le comportement de toutes ces particules ou ondes quantiques, est aléatoire ... tantôt onde tantôt particule. 
..


Cet univers qui n'existerait pas si un seul de ses paramètres variait d'une manière infinitésimale... et nous mêmes...  ne serions donc que le fruit de ce hasard?
Ou il ne serait qu'un de multiples et innombrables univers? 

Nassim Haramein que j'ai découvert au début de l'an dernier n'a pas été comme moi, satisfait de toutes ces théories actuelles; il a voulu donc harmoniser l'infiniment petit et l'infiniment grand et faire un pont avec la spiritualité... et il explique dans ses conférences comme celle ci dessous qui est un bon résumé pour le novice que je suis, que : 

 

"Toute la matière que l'on voit dans l'Univers ne fait que 4%. Et nous sommes fait de 99,999999% d'espace! Mais l'espace n'est pas vide, il est plein. Cette énergie du vide est très dense. Avec un peu de cette énergie on peut avoir assez d'énergie pour la planète durant des milliers d'années. Et nous sommes faits de cette énergie et toute la matière en émerge. On a tendance à penser la spiritualité séparée de la matière, mais en fait la spiritualité est dans la matière. La matière, c'est la spiritualité manifestée." Nassim Haramein

Et Nassim Haramein, fait référence à des scientifiques célèbres... 
 




La notion d'espace perd toute signification... celle de matière aussi :


 Les Plancks:

Si un atome avait la dimension du dôme du vatican, un planck serait de la grosseur d'une tête d'épingle
Si un planck était de la dimension de la Terre, un atome ferait la distance entre le Soleil et alpha du Centaure

Ses propres calculs ont montré : 

la densité d'un cm3 de vide est bien + importante que celle de l'univers et donc l'énergie contenue dans ce cm3 est bien +importante que celle de l'univers tout entier ...

 


il y a également un rapport avec le nombre d'or ...




 "La forme est vide et le vide est forme, la forme n'est pas différente du vide et le vide n'est pas différent de la forme"... enseignait, il y a 2600 ans, le Bouddha dans le sutra du cœur... (voir ici)
   
c'est la vacuité bouddhiste (impermanence, interdépendance et non séparabilité de tous les phénomènes y compris nous mêmes... )

Et oui ! les scientifiques ont confirmé ce que le Bouddha avait expérimenté sur lui même et sans instruments scientifiques, il y a 2600 ans!

Le Bouddha était un super-scientifique qui a redécouvert certaines vérités universelles en utilisant son propre corps et son esprit comme instruments de laboratoire. Il a découvert qu'au niveau réel, il n'y a pas de solidité dans l'univers entier, que tous les phénomènes matériels sont constitués de minuscules kalāpas (particules subatomiques) qui apparaissent et disparaissent avec une telle rapidité qu'elles donnent l'apparence de la solidité. . Ces kalāpas , éléments de base de l'univers matériel, ne sont que de simples vibrations. Le Bouddha a dit:
Sabbo ādīpito loko, sabbo loko padhūpito; sabbo pajjalito loko, sabbo loko pakampito. (Therīgāthā 200)

Le monde entier est en flammes,
Le monde entier s'en va en fumée;
Le monde entier brûle,
Le monde entier vibre.
Satya Narayan Goenka:  https://www.vridhamma.org/node/2405 traduction google
Sur ces kalapas (voir ici l'article de mon blog):  



Nassim Haramein, sur l'univers, les trous noirs et la théorie du Big Bang:


l’univers est interconnecté et chaque point dans l’univers est connecté à tous les autres points pour constituer la matrice d’un champ d’information où s’expriment les forces fondamentales de la physique que nous expérimentons tous les jours.
 Ce serait un peu comme une sorte de réseau dans l’espace où de l’information  circulerait et serait enregistrée à travers des structures énergétiques qui s’apparentent à des « trous de vers » qui connectent les points d’espaces entres eux à l’échelle de la constante de Planck

La gravité quantique, la solution unificatrice des forces fondamentales:

Les recherches sur la construction de sa théorie des champs unifiés à l’échelle des particules de Planck, lui ont permis de déboucher sur une nouvelle solution unificatrice des équations d’Einstein. Ainsi, il n’y aurait pas 4 forces fondamentales, mais plus que 2 principales, la gravité et l’électromagnétisme, les interactions nucléaires fortes et faibles n’existant pas car elles n’ont été inventées que pour convenir de la non-prise en compte de la distorsion fractale de l’espace-temps au niveau des trous noirs.

 La gravitation est non seulement compatible avec la mécanique quantique, ce sur quoi la science s’est toujours cassée les dents pour appliquer les mêmes lois physiques au niveau de l’infiniment grand et l’infiniment petit,  mais elle en est la continuité. (voir ici l'article complet ) 

Trous noirs, trous de ver...  qu'est ce que c'est?

 
représentation "classique"
 Pour faire très court, un trou noir est un endroit de l'espace où la gravité est si forte que même la lumière y est attirée et ne peut s'en échapper : cette zone n'est donc plus visible (car pas de lumière : il fait donc noir).
Ces endroits proviendraient selon les physiciens et astronomes de la disparition d'une très grosse étoile arrivée en fin de vie.

Un trou blanc serait l'inverse d'un trou noir : ce serait une sortie gigantesque de matière (comme une fontaine qui fait jaillir de l'eau). Certains pensent que le big bang est un "trou blanc".
Un trou de ver (comme les trous de vers de terre) serait un tunnel entre un trou noir (entrée) et un trou blanc (sortie).
(voir ici cette page )
C'est donc une théorie pour expliquer, l'intrication, (comment des particules peuvent communiquer à des vitesses + grandes que celle de la lumière !)  (précisions ici), une des bases de la physique quantique  ! 

Il démontre aussi que notre univers est un trou noir si cela n'était pas, nous ne connaîtrions pas la nuit ...


NOUVELLE THÉORIE DE L'UNIVERS : NASSIM HARAMEIN ...www.inexplique-endebat.com/2014/09/nouvelle-theorie-de-l-univers-nassim-haramein.html
Nassim Haramein pense que : - Les trous noirs répondent à une distribution fractale : Ils sont réparties depuis l’infiniment petit jusqu’à l’Univers lui-même, qui n’est qu’un trou noir. Les galaxies et les étoiles contiennent un trou noir en leur centre. https://youtu.be/TmFD9EajM1Y
Marc Mistiaen nous parle de la théorie de Nassim Haramein, l'Univers Connecté. D'abord sceptique, Marc adhère à présent à cette théorie qui remet en question les fondements mêmes de notre physique moderne. Le proton serait un trou noir, ainsi que tous les objets stellaires et non-stellaires à différentes échelles d'un Univers fractal holographique. Et nous, êtres humains, sommes cette fameuse limite tant recherchée, entre l'échelle de Planck et le monde macrocosmique.
voir  ici sa conférence : https://youtu.be/N57lNEcv_Zw
 ou ici cet article :  https://ma-vie-quantique.com/proton-trou-noir-gravite-quantique/
(cliquez sur l'image pour l'agrandir et lire les explications)


Notre univers est-il dans un trou noir ? Les scientifiques prennent cette théorie très au sérieux...               
https://dailygeekshow.com/trou-noir-multivers-univers
Si notre univers est à l’intérieur d’un trou noir, présent dans un autre univers, alors nous ne sommes qu’une infime partie de ce qui existe. Il suffirait d’entrer dans ce trou noir pour se retrouver dans notre galaxie. De même, nous pourrions emprunter un trou noir de notre univers pour atterrir dans un autre.
(cliquez sur l'image pour l'agrandir et lire les explications)

https://www.science-et-vie.com/archives/trous-noirs-et-s-ils-explosaient-en-trous-blancs-24159

Depuis le big bang l'univers est en expansion (voir ici)... Pourquoi? 
(cliquez sur l'image pour l'agrandir et lire les explications)

Nassim explique que l'univers est comme un ballon qu'on gonflerait ...

mais qui est le souffleur? 


"Dieu  ? ce sont toutes les choses connectées ensemble"
 https://youtu.be/icolCLBBzjk

La conscience est-elle au cœur de l’Univers ? Pour Nassim Haramein, la matière serait le résultat d’un échange d’information constant entre les particules élémentaires et un univers connecté. Cet échange d’information, qui ne serait pas aléatoire, serait une forme de conscience.https://www.inrees.com/articles/univers-connecte-conscience-nassim-haramein/

 "L’univers sait ce qu’il fait parce qu’il échange de l’information. Car au final, c’est quoi la conscience ? C’est un processus de connaissance de soi, une capacité de faire un retour sur soi-même. C’est donc un processus de boucle rétroactive de l’information. Et mes découvertes montrent que la matière nait fondamentalement de ce mouvement rétroactif de l’information. A partir de là, l’univers interconnecté et conscient, fabrique de la complexité et finalement l’humanité.


Donc la conscience n’est pas quelque chose qui émerge, ce n’est pas un épiphénomène du cerveau. C’est quelque chose qui est présent à tous les niveaux de la réalité et qui fait que la réalité devient de plus en plus complexe." Nassim Haramein http://messagesdelanature.ek.la/nassim-haramein-p335731



 Le Bouddha ... encore lui :


Une des écoles bouddhistes enseigne que "tout est conscience"  https://www.babelio.com/livres/Vivenza-Tout-est-conscience--Une-voie-deveil-bouddhiste/296845

Chittamatra (IAST: Cittamātra, sanskrit), rien qu'esprit est l'une des écoles du bouddhisme .... La septième conscience est active, l'Ālayavijñāna est inactive. ... la variété de ce qu'on nomme les consciences est-elle produite dans l'Ālaya. ..... Une montagne et l'univers tout entier pourrait fusionner avec une seule particule.

La lune et les étoiles sont la conscience
Nous sommes lune et étoiles (Thich Nhat Hanh Voir cet article de mon blog https://michel1955.blogspot.com/2019/11/nous-sommes-lune-et-etoiles-1.html) 
Et Thich Nhat Hanh dit aussi "il n'y a pas de penseur, il n'y a que l'acte de penser...comme il n'y a personne qui fait pleuvoir..."



  

La conscience n’est pas un épiphénomène de votre cerveau : elle est comme une antenne radio branchée sur des informations, elle est connectée à l’Univers



 
  "Nous sommes illimités"... waouh !!! le Bouddha l'avait aussi déjà dit il y a 2600 ans et même réalisé en devenant l' éveillé, lui veut le démontrer par la science...

"Commencer n'est pas un concept de l'univers mais un concept humain ... et quand on meurt il n'y a rien qui disparaît" ... Encore le Bouddha ! waouh !!!!
.

Pour terminer (provisoirement) car il me faut approfondir tous ces raisonnements... grâce à la technologie qui pourrait être mise en œuvre à partir de ses découvertes... c'est une autre vision de l'avenir de notre monde que nous offre Nassim Haramein, bien + optimiste que celles ... de l’effondrement !!!


11/07/2014

Nassim Haramein : "Si Nikola Tesla n'avait pas été censuré, nous voyagerions entre les étoiles aujourd'hui ! "

 


Les pyramides d’Égypte, les statues de l’Île de Pâques n'ont pas été construites avec des centaines de milliers d'esclaves, mais avec une technologie très avancée, basée sur l'énergie du vide, que nous sommes sur le point de re découvrir ... quand l’Humanité sera assez sage ...


Nous baignons, explique Nassim Haramein dans une énergie fondamentale qui est à la source de la création du monde physique. Cette énergie c'est le vide, ou l'espace qui nous entoure. Cet espace cependant n'est pas vide dans le sens usuel du terme mais plein d'énergie, une énergie qui connecte absolument tout. Ces nouvelles découvertes en physique vont avoir un impact majeur, nous dit Nassim Haramein, sur notre façon de vivre individuellement et collectivement. https://youtu.be/3vnn8QxOYuo
Ses recherches prouveraient que tout dans un multivers vivant et conscient serait connecté par un vide d’une énergie infinie. Elles posent les bases de ce qui pourrait être un changement fondamental dans nos connaissances actuelles de la physique et de la conscience, et dans notre vision du monde. https://youtu.be/vUp-cth5754

S'il était encore nécessaire de le rappeler, tout ce que l'on nous apprend à l'école ou dans notre société, est faux, notamment sur les religions, le système solaire, le fonctionnement électrique de l'homme et de ses cellules qui sont en lien étroit avec les énergies cosmiques ou quantiques, électriques et lumineuses.

Si tous les hommes savaient comment ils fonctionnent réellement en tant qu'êtres de lumière en constante évolution, ils diraient adieu aux religions pour être enfin lui-même : un être de lumière utilisant tout son potentiel créateur dynamique.
http://www.lepouvoirmondial.com/nassim-haramein/

et pour finir (provisoirement) j'ai envie de me plonger d'avantage dans ses recherches pour approfondir sa vision et surtout comme il le dit lui même, changer ma propre vision du monde... Pour cela je sais qu'il me faudra encore... faire face et répondre à tous les tenants ou défenseurs des théories "officielles" et autres "débunkeurs" ...

Et oui encore une fois, l'accusation de complotiste n'est plus très loin !!! (voir ici)




Sur l'annexe de mon blog : la page dédiée à Nassim Haramein avec des liens vers plein d'articles ... https://sites.google.com/site/michel1955fr/theorie-du-big-bang-et-physique-quantique/nassim-haramein

1 décembre 2019

retraite Shiné novembre 2019

 

C'est une nouvelle retraite silencieuse de Shiné le calme mental que je me suis offerte du 9 au 14 novembre, coupé entièrement du monde et sans téléphone portable confié à l’accueil et où on ne pourra parler que pendant les sessions de questions réponses, si notre question ou sa réponse n'a pas été claire...

La précédente était de 10 jours et m'avait beaucoup apporté (voir ici)

Celle ci ne durera que 6 jours...





Le noble silence est rappelé un peu partout aussi bien pour nous, les retraitants que pour les visiteurs ou les bénévoles












et j'y serais venu avec le même esprit, celui de parfaire ma concentration, qui me semble plus que tout, nécessaire pour aiguiser mon esprit et progresser avec Vipassana... 

Comme les autres fois, une retraite avec :





Et la vénérable Chantal qui traduira les instructions et réponses de Guéshé Loden :
A peine visible (est ce pour dissoudre mon égo?) je suis juste derrière elle
au 1er rang face au mur
nous devions être une cinquantaine dont beaucoup d'anciens
Gueshé Loden










 

Et voici en séquence audio, qui m'a été permis d'enregistrer... un aperçu complet d'une session de méditation qui commence par la prise de refuge (en Français ou en Tibétain) puis les 4 périodes de 7mn de concentration et 3mn de pause, et pour terminer quelques minutes de méditation sur la vacuité avant les dédicaces (également en français ou en tibétain).


...

Travailler encore et encore la concentration pour aiguiser mon esprit



Comme à la retraite précédente, il me semble toujours que j'en suis entre les stades 3 et 4 (images 12 à 16) (voir ici) 

Le replacement et le placement soutenu ...
Qu'il me faudrait totalement maîtriser avant de pouvoir de nouveau progresser ...

( c'est une partie du livre sur le Lamrim sur le calme mental en consultation à l'Institut, un des seuls livres qu'il nous était recommandé de pouvoir lire )
 Le 5eme stade à atteindre sera pour moi la maîtrise de l'opacité subtile (ou relâchement subtil)... : l'esprit est bien fixé sur son objet qui est clair, mais il est sans vivacité, sans tonus...  c'est une apparence de calme mental qui n'en n'est pas. 

Toujours comme à la retraite précédente, je me concentrerai sur ma respiration à l'entrée des narines (et non sur une image du Bouddha)
et ce sera exactement la même technique  (voir ici)


Et je me serai même fait mes propres instructions de méditation afin de rendre l'objet, ma respiration"plus petit, plus lourd, et plus lumineux" comme préconisé pour la visualisation du Bouddha.

Il s'agit bien sur, de la zone de ressenti de l'air qui entre et qui sort, selon la méthode qui nous avait été donnée avec Anapana lors des 4 premiers jours de cours Vipassana dans la tradition de S.N.Goenka, zone qu'on fait devenir de + en + restreinte: d'abord tout le nez, puis l’intérieur, enfin l'entrée des narines... 

Et pour les antidotes :
  • Si il y a relâchement, élargir la zone d'observation, à toute la zone du nez, ou même du visage ou de la tête entière.
  • Si agitation, accentuer la respiration (sans compter)
qu'à la fin de la retraite, je proposerai à Lama Guéshé et à Chantal sur la feuille de bilan ...


Me réjouir et me détendre

Comme pour les autres retraites, Guéshé La insistera particulièrement sur cet aspect:

D'abord ne pas vouloir à tout prix atteindre un résultat, et faire des efforts inconsidérés pour essayer d'y arriver... même avec les retraites de Calme mental en 6 mois précisera t'il, si on se donne cet objectif au début de la retraite et qu'on force, on n'y arrivera pas ! Il faut savoir être détendu et faire beaucoup de pauses...


ET se réjouir ... un maximum et à toute occasion :
  • le matin d’être encore là en vie pour pouvoir continuer la retraite (je trouve qu'on parle un peu trop de la mort et des vies futures, pour moi se sera être heureux d'être là) 
  • pendant les pauses de 3mn (faites pour se détendre)
  • à la fin des sessions avant les dédicaces même si celle ci n'a pas été "bonne"
  • entre les sessions 
  • et avant de s'endormir, pour la bonne journée qu'on a vécu à pratiquer 

A une question écrite il donnera l'exemple du bal du 14 juillet où les danseurs étaient concentrés sur ce qu'ils faisaient et se réjouissaient donc étaient détendus!
 Bel exemple concret de réjouissance et de joie pour moi que j'avais déjà observé maintes fois avec la musique et évoqué sur ce blog

Comme chaque fois je me serais réjoui d'être là à cette retraite qui sont toujours pour moi des moments de bonheur,  mais...  je serai toujours dans l'attente de signes me permettant de voir que j'ai progressé :
  • Le souffle qui devient imperceptible
  • Ou ne plus entendre les sons extérieurs
 La non poursuite à travailler...
(ou Mushotoku: sans but ni profit ... un concept du zen soto)

 

Sur la vacuité


Ce sera encore une fois le principal thème des questions réponses ...

Et encore une fois, j'en serai resté à une compréhension intellectuelle 


  • méditer sur l'interdépendance de tout phénomène
  • méditer sur ce que tout ce qu'on voit entend, ressent est comme une illusion, on pense que cela a une existence propre, or ce n'est pas vrai, cela est production conditionnée...
  • méditer sur ce que tout est désignation conventionnelle et non réalité en soi...
  • méditer sur ce "je" composé des 5 agrégats et de multiples parties et qui n'a pas d'existence propre

Ce sont là, les instructions ou les réponses données par Lama... 

pour moi, je n'essaierai pas de faire ces raisonnements trop intellectuels (voir ici les retraites de Sixte)


mais simplement, me poser ces questions:
  • Qui est ce qui médite?
  • Qui est ce qui respire?
  • Qui est ce qui n'arrive pas à se concentrer correctement?

sans chercher à y répondre...
Et souvent pendant mes méditations des réponses arriveront, que je connaissais déjà pour les avoir déjà formulées ou entendues:
  • c'est la méditation qui médite
  • c'est la respiration qui respire
    (le vénérable Antonio voir ici )
  • ce sont mes sankharas qui font que je n'arrive pas à me concentrer 
  • "Mes sankharas"? est ce les miens?  (nouvelle question avec plusieurs réponses;
mes graines d'habitudes de cette vie
celles transmises par mes ancêtres
celles de karmas de vies passées ? )
ou: 
  • ce corps n'est que vibrations
  • cet esprit n'est que vibrations
  • l'univers tout entier n'est que vibrations donc je suis connecté avec tout l'univers
  • chacune de mes cellules, chacun de mes atomes est connecté avec tout l'univers...
Il me sera même revenu pendant une session l'équation d'Einstein: E= MC² à comprendre plutôt sous la forme M=E/C²: la masse de notre corps ou de tout objet de l'univers (comme mon coussin) n'est qu'énergie ! (ou vibrations) !

 mais tout cela, ce ne sont encore que des phrases issues de mon mental ... !

car le mieux encore c'est de pouvoir ressentir ces vibrations à travers tout mon corps et surtout si je peux observer qu'elles changent ... tout en restant concentré à l'entrée de mes narines ... 

Pour le moment ce sont encore les vibrations de "mon" corps... il me faudrait dépasser ce stade là et ressentir (mais est ce le mot exact?) que:


Ce corps n'est pas le "je", il n'est pas "mien"
il n'y a plus que vibrations
il n'y a plus que conscience de ces vibrations
encore un long chemin de retraites silencieuses à parcourir sans doute pour y parvenir ... (et là je suis encore dans l'attente)



 

16 novembre 2019

17 novembre 2019 un an après, je suis toujours Gilet Jaune

bref résumé de pourquoi je le suis devenu:

Mais la question que plus que jamais je me pose... 

Comment et où agir pour ne pas m'épuiser ? 

Oui c'est cela


Et s'exercer à écrire notre constitution: 

Mais surtout bien avoir conscience que

Nos principales revendications et exigences ne pourront se faire, tant que nous resterons dans cette Union Européenne qui est comme une cellule de haute sécurité à l’intérieur de cette prison qu'est ce capitalisme mondialisé. 

 


Alors ...

Une prise de conscience à faire ...

Un éveil collectif à poursuivre

pour notre 2eme année d'existence

7 novembre 2019

Nous sommes lune et étoiles (1)



C'est un très long texte rédigé par nos sœurs de la Maison de l'Inspir qui veut résumer les enseignements offerts par notre cher Thay (le maître Zen Vietnamien Thich Nhat Hanh) au cours de la retraite d'hiver 2013-2014 et des 21 jours de la retraite de juin 2014 et publié sur leur blog
http://maisondelinspir.org/2014/06/nous-sommes-lune-et-etoiles.html

pendant laquelle il avait repris son enseignement sur les 8 consciences offert dans ce livre...


en les approfondissant et en y apportant même des modifications importantes suite à ses propres recherches et méditations. 

J'avais moi même été très intéressé par ce livre et par les enseignements de cette retraite que j'avais suivis à la maison, à partir des fichiers mp3 sur le site de Lang Mai.org et pris pas mal de notes reportées sur l'annexe de ce blog (voir ici)

 Ces enseignements sont assez difficiles à suivre et à comprendre dés qu'on veut les approfondir au delà des bases (expliquées ici de manière limpide et magistrale par notre sœur Giac Nghiem au cours d'un enseignement qu'elle avait offert à la maison de l'Inspir)


ce texte  "Nous sommes lune et étoiles" de nos sœurs veut nous y aider. Merci chères sœurs, gratitude!

 Pour en avoir pour moi même, une vision plus claire, j'ai repris ce texte où j' ai complété en bleu certains passages ou simplement mis un titre, une phrase ou un mot... ou mis en gras certains passages du texte


et l'ai scindé en plusieurs parties dont voici la première: 

Mais tout d'abord, avant d'en commencer la lecture, il me faut  préciser que  les 8 consciences ne font pas partie des enseignements originels; cela n'est apparu que bien après la mort du Bouddha, au 4eme siècle après Jésus Christ avec l’école  Cittamātra et ses fondateurs Asanga et Vasubandhu.
 
Les enseignements originels du Bouddha dans le canon Pali ne faisaient état que de 6 consciences ...
Voila ce qu'écrit wikipedia:

Alors que l'Abhidhamma (qui fait partie de la première roue du Dharma) ne distinguait que six consciences : les cinq consciences sensorielles et la conscience mentale, l'école Cittamātra en distingue huit. Elle rajoute aux six consciences précédentes la « conscience mentale souillée » et la « conscience base-de-tout » ou Ālayavijñāna. La conscience mentale souillée est celle qui pose problème pour les Cittamātra : c'est elle qui crée la dualité sujet/objet et crée du karma. Elle peut, cependant, être éduquée par les enseignements et son action peut être ralentie par la pratique de la méditation, ce qui permet de ralentir la tendance de l'esprit à tout découper en sujet/objet.

L'Ālayavijñāna est le réceptacle des traces karmiques (vāsāna). Lorsque ces traces karmiques mûrissent, cela active la « conscience mentale souillée » qui découpe la réalité de façon dualiste avec des objets et un sujet, un « soi », qu'elle identifie à l'Ālayavijñāna. Les semences mûrissent en objets apparents et les six premières consciences se déploient pour les appréhender1. La septième conscience est active, l'Ālayavijñāna est inactive. La septième conscience engendre les nouvelles traces karmiques (vāsāna) qui sont déposées dans l'Ālayavijñāna.

La notion d'Ālayavijñāna et le découpage en huit consciences apparaissent dans le Samadhiraja Sutra (en) (Sūtra du dévoilement du sens profond) et le Lankāvatāra sūtra (Sūtra de l'Entrée à Lankâ).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chittamatra#%C4%80layavij%C3%B1%C4%81na
l'Abhidhamma c'est "la 3eme corbeille"  du Tipiṭaka (voir ici) ou (ici) constituée de l’ensemble des textes composés d’après les paroles du Bouddha, ou de ses proches disciples. Ces textes sont en langue Pali, un langage très proche des dialectes qu'utilisait le Bouddha lui-même.

 Ālayavijñāna ou Ālaya ou Conscience du tréfonds:  sont des mots équivalents, 

ceci précisé, place au texte de nos sœurs !


Nous sommes lune et étoiles


Rédigé par Maison de l'Inspir : 
 
La lune et les étoiles sont la conscience
Nous sommes lune et étoiles
Résumé des principaux enseignements de la Retraite d’Hiver 2013-2014
et de la Retraite de Juin 2014 (version provisoire)

Pour commencer quelques notes de méthodologie pour nous aider à voir la nature illusoire des choses et des noms : 

Les quatre méthodes d’investigation (paryeṣaṇa)
Les quatre méthodes d’investigation visent à aider les pratiquants à voir la nature illusoire des noms (nāma), des choses (vastu), des natures propres (svabhāva-prajñapti) et des différences (viśeṣa-prajñapti), pour qu’ils puissent expérimenter que ces quatre éléments sont des constructions mentales. Le mot sanskrit paryeṣaṇa signifie investigation, étude, réflexion, contemplation, recherche… Ces quatre méthodes d’investigation sont évoquées dans le Mahāyāna-saṃgraha-śāstra de Maître Asanga.
La première méthode d’investigation est l’investigation des noms (nāma-paryeṣaṇā). Les noms ont pour fonction de nous aider à visualiser les choses, mais ils ne sont pas les choses elles-mêmes. Les choses peuvent changer à chaque instant et pourtant, les noms restent les mêmes. Les choses sont composées de différents éléments mais les noms ne nous aident pas à visualiser ces composants. Ainsi, en méditant sur les noms, il faut voir simplement les noms, surtout sans prendre les noms pour les choses elles-mêmes. Le nom vase sert à désigner le vase. En ce qui concerne le nom, vase ne peut désigner que le vase et non pas autre chose comme bol, assiette, argile, porcelaine, feu, eau, travail du potier, etc. Le nom vase élimine tous ces autres éléments, et pourtant, entre le vase et ces autres éléments, la relation de coproduction conditionnée est tellement étroite que le vase n’existerait pas sans eux. C’est pourquoi les noms conduisent aussi à l’élimination (apoha) et ne peuvent pas être assimilés complètement aux choses.
La deuxième méthode d’investigation est l’investigation des choses (vastu-paryeṣaṇa). En méditant sur les choses, il faut voir simplement les choses sans se laisser emprisonner par leurs noms, car les choses sont impermanentes, conditionnées par la coproduction et par l’inter-être tandis que leurs noms ne le sont pas. En regardant profondément les choses, nous pouvons voir leur nature de coproduction conditionnée, d’inter-relation et d’inter-être.
La troisième méthode d’investigation est l’investigation des natures propres, désignations conventionnelles (svabhāva prajñapti-paryeṣaṇa) pour voir que la nature propre des choses n’existe pas vraiment mais qu’elle est simplement une illusion, une notion, une construction mentale. D’abord, c’est la nature des noms. Les noms ne sont que noms et n’ont pas de nature véritable. Ce sont des désignations conventionnelles (prajñapti). Ensuite, c’est la nature des choses. Or, les choses n’ont pas de nature véritable et propre ; elles ne sont que des compositions temporaires de différents éléments. Les choses aussi ne sont que des désignations conventionnelles.
La quatrième méthode d’investigation est l’investigation des différences, désignations conventionnelles (viśeṣaprajñapti-paryeṣaṇa). C’est la méditation sur la différence et l’opposition entre les noms et les choses pour comprendre que ceux-ci se différencient et s’opposent en surface mais en profondeur, ils dépendent les uns des autres pour se manifester, comme le long et le court, le gauche et le droit, l’intérieur et l’extérieur, le sujet et l’objet, l’être et le non-être, la naissance et la mort, etc. D’abord, c’est la différence et l’opposition en surface entre les noms, mais en réalité, ils s’appuient les uns sur les autres pour se former. Par exemple, sans le nom long, il n’y aurait pas de nom court, il en est de même pour les noms intérieur et extérieur, noumène et phénomène, naissance et mort… Ensuite, c’est la différence et l’opposition entre les choses comme matière et énergie, créateur et créature, affliction et éveil, bonheur et souffrance. Ces différences et oppositions dans la forme ne sont que des conventions. Leur nature est symétrique, inter-être, interdépendante. Sans afflictions, il n’y aurait pas d’éveil ; sans souffrance, il n’y aurait pas de bonheur ; sans boue, il n’y aurait pas de lotus… C’est pourquoi toutes ces paires d’opposés (symétriques) sont des désignations conventionnelles. La différence de désignations conventionnelles (viśeṣaprajñapti) ici est la nature symétrique de toutes choses évoquée dans le chapitre Dharmakāya du Soutra Laṅkāvatāra (Taisho #671).
Nous avons tendance à croire que dans la dimension historique, les phénomènes sont différents dans la forme, mais que dans la dimension ultime, tout partage la même nature, même si cette nature (svabhāva) n’est pas solide comme un soi mais est interrelation (paratantra), plénitude véritable (pariniṣpanna) ou ainsité. Cette croyance nous conduit à l’idée d’unité. Et cette unité est quelque chose d’opposé à diversité. Nous sommes alors emprisonnés encore dans la dernière paire d’opposés : unité et diversité. C’est pourquoi l’étude de la Manifestation Seule nous aide à méditer sur les trois non-natures pour faire face aux trois natures : construction mentale (parikalpita), interrelation (paratantra) et plénitude (pariniṣpanna) pour nous libérer de la notion d’unité. En même temps, l’étude de la Manifestation Seule nous guide dans la méditation sur la différence, l’interrelation pour nous libérer de la notion de différence. Ces quatre méthodes d’investigation sont donc très complètes en ce qui concerne la signification des enseignements.
Les quatre méthodes d’investigation ou les quatre méthodes de contemplation de la Manifestation Seule correspondent parfaitement à la vision profonde des enseignements du Bouddha du temps du bouddhisme originel jusqu’au Mahayana. Mais en ce qui concerne leur utilité, elles sont encore très théoriques. Le but de la pratique n’est pas la démonstration d’une telle vérité, y compris la vérité de la Manifestation Seule, mais la transformation. Ainsi, il nous faut encore rendre ces quatre méthodes plus applicables en utilisant les concentrations de l’impermanence, du non-soi, de la coproduction conditionnée pour éclairer les problèmes concrets du quotidien : afflictions et éveil, souffrance et bonheur, naissance et mort, être et non-être, bouddha et être ordinaire, ami et ennemi, moi et autrui, etc. pour arriver à un bouddhisme appliqué dans la vie de tous les jours.

voir leur nature illusoire, et aussi voir leur interdépendance (inter être) et surtout les mettre en pratique
Les Cinq Couches de Contemplation de la Manifestation Seule
Dans la période de développement de la compréhension de la Manifestation Seule, Maître Khuiji, disciple de Maître Xuanzang, décrit les Cinq Couches de la Contemplation de la Manifestation Seule. Encore influencées par la vue dualiste, celles-ci sont très théoriques et contraires aux principes de la coexistence comme base (sahabhūtāśraya) et des semences comme base (bījāśraya) de la Manifestation Seule.
La première couche de contemplation est l’élimination de l’illusoire et la conservation du vrai. L’illusoire ici est la vue discriminante selon laquelle le soi et les phénomènes sont des identités séparées, capables d’exister par elles-mêmes sans avoir besoin de causes et de conditions. Le vrai ici est la vision profonde de l’interrelation (paratantra) selon laquelle tous les phénomènes dépendent les uns des autres pour se manifester : parce que ceci existe, cela existe ; si ceci n’existe pas, cela n’existe pas. L’illusoire signifie trompeur, inexistant. Le vrai signifie existant. Les notions d’être et non-être sont encore maintenues mais elles ne servent pas seulement à désigner le soi et le phénomène mais à parler de la nature illusoire et vraie de la perception.
La deuxième couche de contemplation est l’élimination du superflu et la conservation du nécessaire et de l’authentique. Le superflu ici est l’objet de la perception, l’objet de la conscience, ce qui est perçu par la conscience (nimittabhāga), c’est-à-dire la partie symétrique au sujet de la conscience (darśanabhāga). Selon les Cinq Couches de Contemplation de la Manifestation Seule, l’objet de la conscience est fait du sujet de la conscience, du témoin propre de la conscience (svasaṃvittibhāga) et du témoin du témoin propre de la conscience. Même si cet objet de la conscience est une condition (ālambanapratyaya), il existe grâce aux autres éléments, c’est pourquoi il n’est pas vraiment nécessaire. Ceci s’oppose au principe de la coexistence comme base (sahabhūtāśraya) et de la symétrie. Cette tendance à considérer que le sujet de la conscience peut exister indépendamment de l’objet de la conscience est contraire même à l’étude de la Manifestation Seule.
La troisième couche de contemplation est le rapprochement du sommet pour le retour à la racine. Le sommet est l’objet et le sujet de la perception (darśanabhāga et nimittabhāga), qui se manifestent en surface et ne sont donc pas vrais. Ne restons pas emprisonnés par eux, il faut les quitter pour retourner à la base, aux racines, c’est-à-dire au témoin propre de la conscience. Cette pensée reflète l’intention de suivre la forme (lakṣaṇa) pour pénétrer la nature véritable (svabhāva), de passer du monde des phénomènes au monde des noumènes. Elle porte donc encore la vision dualiste en elle. La nature véritable (svabhāva) que nous recherchons peut se trouver dans la forme. Faut-il éliminer la forme pour trouver la nature ?
La quatrième couche de contemplation est faire ressortir l’important en cachant ce qui n’est pas important. Ce qui n’est pas important ici est la formation mentale (citta) et l’important est le roi des formations mentales (cittaråja). Cette vue est aussi dualiste. Nous devrions voir le roi des formations mentales dans les formations mentales elles-mêmes. En dehors des gouttes d’eau, existe-il un fleuve séparé ?
La cinquième couche de contemplation est quitter la dimension historique pour vivre dans la dimension ultime. Ici, la vue dualiste reste encore dominante. Faut-il abandonner le monde des phénomènes pour voir le monde ultime ? Si les phénomènes sont éliminés, l’ultime ne sera plus là non plus.
Ces Cinq Couches de Contemplation reflètent seulement l’intention de suivre la forme pour pénétrer la nature des choses, mais la méthode proposée n’est pas pratique et s’oppose au principe fondamental de la Manifestation Seule sur des semences et la coexistence comme base.

là c'est un peu trop intellectuel pour moi ... j'ai compris qu'il y a une vue dualiste à transcender...

 La suite :  l'Abhidharma et l'évolution de la pensée bouddhiste... voir mes observations du début de la page...
Du corps de la conscience à la conscience du tréfonds
L’apparition de la littérature d’Abhidharma commence par un travail de recueil, de numérotation (par exemple, les Quatre Nobles Vérités, les cinq skandhas ou agrégats, les Sept Facteurs d’Eveil, etc.) et d’explication des termes bouddhistes. L’Abhidharma vise à éclaircir la signification de ces termes. Signification ici veut dire signification des enseignements.
Ce travail débute environ du début du 1er siècle avant J.C au 1er siècle après J.C. Il se poursuit avec la systématisation des enseignements du Bouddha, jusque là disséminés et non structurés dans des soutras. Les œuvres d’Abhidharma qui suivent quelques centaines d’années après visent toutes à les systématiser. Nous pouvons donc définir l’Abhidharma comme le Dharma systématisé.
Les auteurs de l’Abhidharma manifestèrent une très forte tendance à analyser et à expliquer car ils pensaient que plus ils pousseraient leur analyse des enseignements, plus ils contribueraient à leur compréhension en profondeur. Plus de vingt écoles bouddhistes existaient à cette époque et chacune d’elles mit au point ses œuvres propres d’Abhidharma. Deux écoles seulement ont conservé leurs œuvres intactes jusqu’à nos jours : le Sārvastivāda et le Vibhajyavāda. La première s’est installée au Cachemire durant mille ans. La seconde a migré au Sri Lanka et reprit pour nom le Theravāda (l’École des Anciens). La littérature d’Abhidharma de ces deux écoles a connu son apogée au 5ème siècle après J.C environ.
Le Mahāvibhāṣāśāstra de l’école Sārvastivāda rassemble tous les enseignements du Bouddha. Il constitue une œuvre gigantesque qui a nécessité un travail analytique considérable et a permis un développement au plus haut niveau des enseignements du Bouddha. Selon la légende, c’est pendant le règne du roi Kaniṣka que le vénérable Pārśva réunit 500 arhats pendant douze ans pour ce travail. Outre la rédaction d’un commentaire sur le Jñānaprasthāna et la systématisation de la philosophie de l’école Sārvastivāda : passé, présent et avenir sont tous réels, la nature des phénomènes est immuable, le Mahāvibhāṣāśāstra constitue aussi une critique des philosophies des autres écoles y compris celui du Mahāsanghika, du Dharmagupataka, du Mahīśāsaka, du Kāśyapīya, du Sammītiya et du Vibhajyavāda… ainsi que des systèmes de pensées philosophiques non bouddhistes comme le Sāmkhya, le Nyāya, le Vaiśeṣika et le Jaïnisme. Ce travail effectué par les Sarvāstivādin a influencé les enseignements du Mahāyānā d’où l’apparition de l’Abhidharma du Mahāyānā avec des commentaires de tendance phénoménologique (dharmalakṣaṇa). C’est ainsi que l’école de yoga bouddhiste, Yogācāra, est née, avec des maîtres extra-ordinaires tels qu’Asanga et Vasubandhu. Bien que le Mahāyānābhidharmasūtra n’existe plus, il en reste des traces sous forme de citations dans de nombreuses œuvres de l’école bouddhiste Yogācāra.
Le Mahāvibhāṣāśāstra a poussé l’analyse et multiplié les commentaires à tel point que les érudits se sont sentis submergés. C’est pourquoi, afin de satisfaire les besoins des jeunes érudits, des collections d’Abhidharma plus concises furent élaborées. Parmi elles, l’Abhidharmakośaśāstra de Vasubandhu fut la plus brillante. En compilant cette œuvre, Vasubhandu a été fortement influencé par l’école Sautrāntika ainsi que par le Mahāyānā. Son frère aîné, Asanga, écrivit le Mahāyānasaṃgrahaśāstra. C’est une œuvre d’Abhidharma du Mahāyāna dans laquelle la conscience du tréfonds (l’alaya) est mentionnée comme le fondement et la cause première de tout ce qui est. Dans l’école de pensée de Sarvastivada, se trouve déjà le concept de corps de la conscience (vijñānakāya), équivalent à la conscience du tréfonds. Ce terme existe déjà dans des soutras (Smyuktagama 298) et fut développé par Maître Devaśarman de l’école Sarvāstivāda dans son œuvre intitulée l’Abidharmavijñānakāyapadaśāstra.

Ici on commence vraiment l'étude de la conscience du tréfonds ...
La lune et les étoiles sont conscience
La conscience du tréfonds, l’alaya, a pour fonction de conserver toutes les potentialités, les semences qui se sont manifestées, se manifestent et se manifesteront sous la forme du monde, de l’univers, de toutes les espèces vivantes (sendriyakāya) et de leur environnement (bhājanaloka). Se manifester pour être perçu. Du fait que le tréfonds est conscience, l’objet du tréfonds est l’univers. Le monde, la vie et l’environnement sont également conscience. La lune et les étoiles sont conscience. Nous sommes aussi la lune et les étoiles. De même tout ce que nous percevons par les sens et la conscience mentale est le tréfonds. Cette perception est-elle correcte ou erronée ? C’est là la question.

Il n'y a donc dans la conscience du tréfonds, et contrairement à ce que j'avais compris jusqu'à présent, pas que nos graines de souffrance ou de bonheur, mais tous les phénomènes existants, et même l'univers tout entier ...

Le bouddhisme Mahāyāna parle de trois sortes de coproduction conditionnée : la coproduction conditionnée par l’ainsité, celle conditionnée par le monde des phénomènes (dharmas) et celle conditionnée par le tréfonds.
  1. La coproduction conditionnée de l’ainsité signifie que toute chose se manifeste à partir de la réalité en soi (l’ainsité, tathatā en sanskrit), ainsi en est-il des nuages qui se manifestent à partir de l’océan. En effet, si nous regardons profondément dans les nuages, nous voyons l’océan. Sans l’océan, pas de nuages. C’est la relation entre le monde des phénomènes et le monde des noumènes (ontologique).
  2. La coproduction conditionnée du monde des phénomènes (dharmas) signifie que tous les phénomènes dépendent les uns des autres pour se manifester. Les nuages, la neige, la pluie, la glace, la vapeur d’eau… dépendent les uns des autres pour continuer à exister. C’est une relation inter-phénomènes. Nous pouvons dire que la coproduction conditionnée de l’ainsité est une relation verticale et la coproduction conditionnée du monde des phénomènes, une relation horizontale. Le monde des phénomènes est le domaine de tout ce qui est, c’est-à-dire des dharmas.
  3. La coproduction conditionnée du tréfonds signifie que tous les phénomènes proviennent du tréfonds, la conscience du tréfonds. Elle est similaire à la coproduction conditionnée de l’ainsité : c’est une relation verticale entre le monde des phénomènes et le monde des noumènes. La différence entre la coproduction conditionnée du tréfonds et la coproduction conditionnée de l’ainsité est que le tréfonds est conçu comme la conscience et l’objet de la conscience. À la lumière des enseignements de la Manifestation Seule, l’ainsité (la réalité ultime) est aussi conscience et non pas quelque chose qui existe hors de la conscience. Le tréfonds, la totalité de toutes les potentialités, de toutes les graines, peut être également comparé à l’océan qui permet la manifestation de tous les nuages dans le ciel, symboles ici des cinq agrégats (skandhas), des douze sphères (āyatanas) et des dix huit domaines d’existence (dhātus). Tous les phénomènes dépendent les uns des autres pour se manifester : la coproduction conditionnée du monde des phénomènes. Et tous les phénomènes se manifestent à partir de l’entrepôt des semences du tréfonds : la coproduction conditionnée du tréfonds.
Le tréfonds contient tous les phénomènes... 
l'ainsité ou la réalité ultime ce sont les choses telles qu'elles sont 
Les semences se manifestent comme phénomènes manifestés ou phénomènes en circulation. Les phénomènes manifestés sont précisément des formations (saṃskāra) ; elles se manifestent lorsque causes et conditions sont réunies pour ce faire, comme les montagnes, les fleuves, les fleurs, le pamplemoussier, etc. Comme elles se manifestent en coproduction conditionnée, les formations ne possèdent pas de nature propre (svabhāva) et séparée, elles n’existent pas vraiment et ne sont pas pour autant non-existantes. Ainsi, leur nature est ni être ni non-être. Les phénomènes tels que soi (ātman) et chose (dharma) n’ont pas de nature propre, leur nature est vide (śūnya), ce sont donc des désignations conventionnelles (upacāro). C’est ce que Vasubandhu présente dès le premier des Trente Versets de la Manifestation Seule. Bien que les formations n’aient pas de nature propre et qu’elles soient vides, elles n’en demeurent pas moins merveilleuses : depuis les nuages argentés, la lune dorée jusqu’aux cinq agrégats, tous sont des manifestations du corps du Dharma, libres des notions de naissance et de mort, de pureté et d’impureté. Seuls le manas et la conscience mentale (manovijñāna), encore voilés, nous font voir ces formations comme des soi et des phénomènes dotés d’une nature propre et séparée.
Leur nature est ni être ni non-être... et est sans soi séparé
L’objet du tréfonds est l’ainsité
L’objet du tréfonds est la chose en soi (svalakṣaṇa), la réalité telle qu’elle est. La chose en soi est alors l’ainsité. Comme l’ainsité est l’objet du tréfonds, le tréfonds ne peut pas être une conscience de perceptions erronées et c’est pourquoi il est considéré comme non-voilé (par des perceptions erronées). De ce fait, il n’a pas besoin d’être transformé. Il n’est pas juste de dire qu’à l’étape de l’arhat, le tréfonds n’est plus. Au stade de l’arhat, le tréfonds est relâché (vyāvṛttir arhatve), devrait être compris simplement comme le fait que l’arhat peut voir le tréfonds tel qu’il est et non plus comme moi ou mien. La transformation ici n’est pas la transformation du tréfonds mais la transformation des consciences évolutives, c’est-à-dire le manas, la conscience mentale (manovijñāna) et les cinq consciences sensorielles. Comme le tréfonds a une perception directe, il est directement en contact avec l’ainsité, c’est pourquoi il coopère toujours avec la formation mentale de la vision profonde. Le tréfonds conserve les expériences. Son objet est également le réservoir de la mémoire, capable d’emmagasiner et d’accéder aux données. Par conséquent, il coopère toujours avec la formation mentale de la pleine conscience (smṛti). Le tréfonds est le sol où les koans zen sont enterrés, et peut offrir le fruit de l’éveil soudain. Ainsi, le tréfonds coopère également avec la formation mentale de la concentration. Il ne se perd pas dans la dispersion comme la conscience mentale, il est toujours dans la concentration. Selon l’école Sthaviravāda, les formations mentales universelles incluent la concentration (ekaggatā) et l’élan vital (jīvitendriya).
 Le tréfonds conserve les expériences. Il est non voilé et donc n'a pas besoin d’être transformé... Thay corrige dans cette partie certaines affirmations des maîtres de cette école...

Le tréfonds est maturation, c’est la capacité à entretenir la vie. Il garantit la continuation du cours de la vie, c’est pourquoi il coopère toujours avec la formation mentale de l’élan vital, car l’élan vital est la force de vie, la motivation à la base de l’inter-continuation.
Passage très important  ! L'élan vital est la 52eme formation mentale (sur les 51 que le bouddhisme mahayana recense) c'est un des "facteurs mentaux" du bouddhisme Théravada (voir ici) et Thay l'a rajoutée aux formations mentales universelles...

Le Volume III du Vijñaptimātratāsiddhi de Maître Xuanzang évoque deux dimensions du tréfonds : affliction (āsrava) et non-affliction (anāsrava : écoulement). Quand le tréfonds est avec afflictions, il est neutre et coopère seulement avec cinq formations mentales universelles ; sa fonction est alors de garder les semences, le corps avec ses cinq organes sensoriels et l’environnement. Quand le tréfonds est sans afflictions, il n’est plus neutre, devient bénéfique et pour cette raison, outre les cinq formations mentales universelles, il coopère aussi avec les onze formations mentales bénéfiques. Sa fonction est de prendre tous les phénomènes comme objet de la perception. Or, ceci ne peut pas être correct. Le tréfonds, dans le moment présent, a pour objet l’ainsité et tous les phénomènes parce qu’il est le fondement de tous les phénomènes. Il est non-voilé, c’est la Sagesse du Grand Miroir Parfait capable d’éclairer toutes choses. Neutre, il est au-delà des idées du bien et du mal, de pur et d’impur, d’être et de non-être, d’affliction (āsrava) et de non-affliction (anāsrava). Si le tréfonds est ainsi ramené au niveau du bon par opposition au mauvais ou au niveau de non-affliction opposé à affliction, nous perdons la vision profonde de sa nature neutre et non-voilée. Il s’agit là d’un recul et non d’un progrès. La lune et les étoiles sont des manifestations merveilleuses au-delà des notions de bon, de mauvais, de pur et d’impur, de souffrance et de bonheur. Si nous obligeons la lune et les étoiles à prendre le parti du bon, du pur, du bonheur, n’est-ce pas les pauvres, les priver de leur véritable nature ?
Thay revoit encore dans tout ce passage, les enseignements de ce maître ...  

 

Un jour, la question suivante a été posé à Tuệ Trung Thượng Sĩ, l’éminent Maître Zen vietnamien du 13e siècle :
-Qu’est-ce que le corps du Dharma immaculé ?
-Entrer et sortir d’une flaque d’urine de buffle,
Contempler un tas de crottin de cheval, répondit-il.
Si c’est le corps du Dharma, nous ne pouvons pas le qualifier de pur ou impur. Le tréfonds est neutre. Il ne supporte pas d’étiquette de souffrance ou de non-souffrance : ces concepts ne sont que des constructions mentales.
Tous les dharmas dépassent les concepts d’être et de non-être
Dans le Soutra Katyāyāna (Samyuktāgama 301), le Bouddha explique à Katyāyāna que la vue juste dépasse les deux notions d’être et de non-être. L’objet du tréfonds est la réalité en soi, la réalité ultime. Cette réalité ne peut être donc connue comme être ou non-être, bonne ou mauvaise, pure ou impure. C’est aussi la vision profonde exposée dans le Sutra du Cœur. Ainsi, les semences maintenues dans le tréfonds sont de même nature que lui : ni bonnes ni mauvaises, ni pures ni impures (neutres), ni une ni plusieurs, ni individuelles ni collectives, ni être ni non-être. Les caractéristiques des semences peuvent être alors classées comme suit :
  • 1. Elles sont impermanentes à chaque instant (au lieu de disparaître à chaque instant selon les caractéristiques décrites traditionnellement) ;
  • 2. cause et effet sont indissociables : la cause ne peut pas être ôtée de l’effet ;
  • 3. elles coulent et continuent toujours en séries, cinématographiques (bien qu’elles soient impermanentes à chaque instant et dépourvues d’un soi séparé) ;
  • 4. elles sont neutres (au lieu d’être déterminées) ;
  • 5. elles attendent les conditions pour se manifester (elles dépendent l’une de l’autre pour se manifester) ;
  • 6. elles ne sont ni être, ni non-être,
  • 7. ni intérieures ni extérieures,
  • 8. ni nouvelles ni anciennes,
  • 9. ni pures ni impures,
  • 10. ni identiques ni différentes,
  • 11. elles ne viennent ni ne partent ;
  • 12. elles ne sont ni individuelles ni collectives.
 Ni pure ni impure, ni croissante ni décroissante... ni être ni non être... cela me fait penser au sutra du cœur qui  lui aussi a été revu par Thay 

Selon les enseignements traditionnels de la Manifestation Seule, chaque semence donne naissance à son propre fruit, ce qui n’est pas admis ici car ceci est seulement vrai d’un point de vue conventionnel à la lumière de la coproduction conditionnée, de la génétique et de la nature neutre. La nature neutre est aussi la nature biologique. Le bien, le mal, le pur et l’impur sont tous biologiques.
L’un des caractéristiques fondamentales des semences est qu’elles sont indissociables de leurs fruits. Bien que le nuage soit nuage, il est aussi vapeur d’eau qui s’élève de l’océan et dans le nuage se trouve l’océan. Dans l’effet se trouve la cause, et dans la cause se trouve déjà l’effet. Cause et effet sont indissociables. C’est l’unité de cause et d’effet. Chaque perception des agrégats, des sphères (āyatanas) et des domaines d’existence (dhātus) contient l’ainsité, tout comme le nuage contient l’océan.
Deux des six caractéristiques évoquées dans le Vijñaptimātratāsiddhi, doivent être réexaminées : la nature déterminée et le fait que chaque semence donne naissance à son propre fruit. Ces deux caractéristiques appartiennent à la vérité conventionnelle.

Nous devons conserver les caractéristiques suivantes : impermanentes à chaque instant, indissociables de leurs fruits, coulent et continuent toujours en séries (cinématographiques), et attendant les conditions pour se manifester, car celles-ci sont entièrement en accord avec les enseignements de base du Bouddha. Disparaître à chaque instant, selon les caractéristiques décrites traditionnellement, signifie l’impermanence. Si les semences sont impermanentes, elles doivent être dépourvues d’un soi. Bien que les phénomènes soient impermanents à chaque instant et dépourvus d’un soi, ils ne sont pas pour autant des phénomènes séparés sans continuité. Ils ressemblent aux particules subatomiques qui se rassemblent constamment pour former une série de phénomènes. Les phénomènes s’enchaînent les uns après les autres comme une série même s’ils ne sont pas des identités séparées. Cette série est comme un courant d’inter-continuation (santati), elle nous donne l’impression qu’il existe quelque chose de permanent, d’immuable, ayant un soi séparé. Mais quand nous regardons en profondeur, nous voyons que tout change à chaque instant, que tout est impermanent et dépourvu d’un soi séparé. Couler et continuer toujours en séries (cinématographique) est donc une caractéristique très importante.
Attendant les conditions pour se manifester est une autre caractéristique fondamentale des semences. Quand les conditions sont suffisantes, les semences se manifestent pour être perçues comme des formations manifestées. Parmi ces conditions se trouvent les conditions de soutien et les conditions de non-interruption.
Les semences dans le tréfonds sont neutres comme le tréfonds lui-même
La nature déterminée des semences décrite traditionnellement doit être réexaminée : si le tréfonds est neutre, les semences du tréfonds doivent être neutres aussi en principe, c’est-à-dire qu’elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. La nature des semences doit alors dépasser le bien et le mal, autrement dit, elle doit être neutre. Si l’objet du tréfonds est l’ainsité, la chose en soi, sa nature n’est donc ni bonne ni mauvaise, ni pure ni impure.
 La nature des semences ne sont ni bonnes ni mauvaises... et  c'est là que je ne comprends plus, nos formations mentales qui en sont issues si ces graines sont arrosées étant soit bénéfiques soit non bénéfiques ...

Le Vijñaptimātratāsiddhi de Maître Xuanzang définit neutre comme suit : vyākṛata signifie que la nature est déterminée comme bonne ou mauvaise. Le bon et le mauvais sont perçus sur la base de la question : causent-ils la souffrance ou le bonheur, des sensations agréables ou désagréables ? C’est ainsi que les phénomènes sont discernés. Comme le tréfonds n’est ni bon ni mauvais, il est neutre.
Le Mahāvibhāṣāśāstra relève cinq types d’inter-continuation (santati) :
  1. l’inter-continuation intermédiaire (antarābhavasantati) ;
  2. l’inter-continuation de renaissance (upapattibhavasantati) ;
  3. l’inter-continuation périodique (enfance, jeunesse, âge adulte et vieillesse) ;
  4. l’inter-continuation de la nature du dharma (bénéfique, non-bénéfique ou neutre) ;
  5. l’inter-continuation temporaire (kṣanikasantati).
L’inter-continuation de la nature du dharma se définit par le fait que le bon peut être affecté par des conditions et devenir mauvais ou neutre, que le neutre peut devenir bon ou mauvais et que le mauvais peut devenir neutre ou bon à cause des conditions.

 

Selon cette définition, la nature comme toute chose est impermanente et changeante, il est ainsi impossible d’affirmer que la nature des semences est déterminée. Le tréfonds étant défini comme neutre, les semences doivent l’être aussi. Les notions telles que bon et mauvais, pur et impur, être et non-être naissent de la conscience mentale, tandis que la nature du tréfonds dépasse toutes ces notions. La conscience mentale joue le rôle du jardinier qui sème (imprègne) les semences. Les semences nécessaires à la vie (comme les graines de riz) sont semées par la conscience mentale et sont qualifiées de positives. Les graines qui ne sont pas nécessaires à la vie (comme les mauvaises herbes) ne sont pas semées par la conscience mentale et sont qualifiées de négatives. C’est également la définition du bien et du mal donnée dans le volume III du Vijñaptimātratāsiddhi où la nature neutre est expliquée. La troisième caractéristique des semences doit être décrite comme neutre et non comme déterminée. Les semences étant neutres, sont biologiques et peuvent, sur le plan de la vérité conventionnelle, devenir bonnes ou mauvaises.

C'est donc la conscience mentale qui rend les semences bénéfiques ou ou non bénéfiques...?  mais je ne comprend toujours pas que les graines de colère, de dépression, ou de joie, de compassion que nous avons toutes et tous dans notre tréfonds, soient neutres ? que ces 3 poisons fondamentaux de notre esprit que sont l’ignorance, l'avidité et l'aversion soient neutres?
Voila donc pour la 1ere partie de cet enseignement  et les questions que je me pose. Peut être y trouverais je la réponse dans la suite de cet enseignement?