Militer

** ** Il y a assez sur Terre pour répondre aux besoins de l'Homme, mais pas assez pour satisfaire son avidité ** ** Gandhi
 
j'ai hier 18 janvier, quitté définitivement un boulot qui m'épuisait , pour prendre ma retraite en subissant une grosse décote ....

02 sept 2020 "Bouddhiste et "d’extrême gauche", le suis je encore?  

 

27 septembre 2020

Ma retraite de Satipatthana à Dhamma Mahi dans la tradition de S.N.GOENKA

je l'attendais depuis 1 an et demi 

Tout d'abord 550km en voiture en 8 h de route avec plusieurs poses car j'ai préféré cette solution non écologique au train pour cause de covid19 et nécessité de porter le masque constamment... mais aussi en réaction à la dégradation du service public depuis de nombreuses années qui m'ont fait détester ce moyen de transport ... bonjour donc l'équanimité pour commencer ces 8 jours (10 avec les jours d'arrivée et de départ) !

au retour je ne serais plus seul car j'aurai  Denis en covoiturage qui devait retourner en Ariège .

et je découvre Dhamma Mahi que je ne connaissais pas encore...

Vue aérienne du centre, la partie femmes sur la gauche, la partie hommes sur la droite (toutes les photos viennent du site officiel de Dhamma Mahi) https://mahi.dhamma.org/fr/le-centre/

 Arrivée au centre (mais compte tenu du covid, il fallu laisser ma voiture sur le parking de la ferme des "bénévoles long terme" à 500m et amener mes bagages à pied) ... mêmes formalités d'accueil que pour mes retraites précédentes à Tonneins et mêmes contraintes dues au covid ... (voir ici ma retraite en tant que servant)
   

ma chambre ... du luxe 3* ! individuelle avec douche, toilette et wc, à moins de 100 m du hall de méditation, et 30 m de la salle à manger!


je pouvais après chaque session aller m'allonger 5mn si je voulais!
 


Le hall de méditation réservé seulement aux hommes (nous étions 48) sur 6 rangées de 8, très espacées... les femmes étaient un peu + d'une vingtaine dans le petit hall à coté.   

Mis à part que nous étions tous des anciens étudiants ayant fait au minimum comme moi  3 cours de 10 jours, je n'ai trouvé mis à part les discours (enseignements) du soir sur le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta,  pratiquement aucune différence avec ces cours de 10 jours (voir ici):

  Les horaires sont exactement les mêmes  (anapana ne dure que 2 jours et demi) 

par contre j'aurais été sur le début un peu déçu de la quasi absence d'instructions aux sessions de 9h, 15h30 et 20h30 que j'attendais en relation avec le sutta... 

Ce sera donc à moi, de comprendre le sutta et de éventuellement demander des explications à Eric l'enseignant  (nous avions le droit de prendre des notes et de lire le livret du sutta pendant les pauses) . 

Et voici ce que j'en ai compris:

Le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta c'est le sutta /sutra sur lequel toute la technique de Vipassana est basée. Voici un lien vers une traduction que j'ai trouvée très proche de celle de S.N.Goenka :

Mahāsatipaṭṭhāna Sutta
— Le grand discours sur l'établissement de l'attention —
[ mahā: grand | sati: attention | paṭṭhāna: établissement ]
 
Il y a en fait 4 satipaṭṭhāna qui sont comme 4 portes d'entrée à la pratique de Vipassana  comme le dit le Sutta dès son introduction :
 

Uddeso

Ekāyano ayaṃ, bhikkhave, maggo sattānaṃ visuddhiyā, sokaparidevānaṃ samatikkamāya, dukkhadomanassānaṃ atthaṅgamāya, ñāyassa adhigamāya, nibbānassa sacchikiriyāya, yadidaṃ cattāro satipaṭṭhānā.

Introduction

Voici le seul et unique moyen, bhikkhous, pour la purification des êtres, pour vaincre le chagrin et les lamentations, pour mettre fin au mal-être et à la douleur, pour marcher sur le sentier de la vérité, pour la réalisation de Nibbāna : c'est-à-dire les quatre satipaṭṭhānas.

Katame cattāro? Idha, bhikkhave, bhikkhou kāye kāyānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke{2} abhijjhādomanassaṃ. Vedanāsu vedanānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhādomanassaṃ. Citte cittānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhādomanassaṃ. Dhammesu dhammānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhādomanassaṃ.{3}

Et quels sont ces quatre? En cela, un bhikkhou demeure ardent, attentif, et sampajāno, observant le corps dans le corps, ayant éliminé appétence et aversion vis-à-vis du monde;{2} il demeure ardent, attentif et sampajāno, observant les sensations dans les sensations, ayant éliminé appétence et aversion vis-à-vis du monde; il demeure ardent, attentif et sampajāno, observant l’esprit dans l’esprit, ayant éliminé appétence et aversion vis-à-vis du monde; il demeure ardent, attentif et sampajāno, observant les phénomènes mentaux dans les phénomènes mentaux, ayant éliminé appétence et aversion vis-à-vis du monde.{3}

 4 portes que sont le corps et la respiration, les sensations, l'esprit et les phénomènes mentaux  qu'il nous faut observer avec ātāpī sampajāno satimā, (Compréhension ardente, attentive et de tous les instants, de l'impermanence des phénomènes qui apparaissent et disparaissent ... )

Ces phénomènes étant les sensations corporelles pour le corps et les sensations

Et pour l'esprit et les phénomènes mentaux,  également les sensations corporelles qui sont générées...  quand l'esprit est en proie à la torpeur, à l'agitation, au doute, à la colère, au désir, quand il est concentré ou non, vigilant ou non, alerte ou non, etc ...

"Vedana-samosarana sabbe dhamma. 
Tout ce qui se passe dans l'esprit est accompagné de sensation ."

a répété plusieurs fois Goenka à partir d'un autre sutta du bouddha 

Observation donc à tous les instants de la journée sauf quand on est profondément endormi ... 

Que l'on soit assis en méditation, debout, en train de marcher, allongé, en train de s'habiller de manger, de faire sa toilette ou quoi que ce soit...

Ce sutta nous l'entendrons chanter tous les matins vers 5h30 pendant un peu + d'une heure (autre différence par rapport aux cours de 10 jours)

https://www.youtube.com/watch?v=Gdnv4I14c5M

Et c'est ainsi que j'ai pu retenir d'autres mots ou expressions en pali  :

 ajjhattaṃ: à l’intérieur (du corps)

bahiddhā: à l’extérieur (à la surface du corps)

 ajjhatta-bahiddhā:  à la fois à l’intérieur et à l’extérieur (du corps)

samudaya : apparition ; samudaya-dhammānupassī vā kāyasmiṃ viharati: il demeure en observant le phénomène d’apparition dans le corps,

vaya : disparition ; vaya-dhammānupassī vā kāyasmiṃ viharati: il demeure en observant le phénomène d’extinction dans le corps

  samudaya-vaya dhammānupassī : phénomènes apparition et de disparition simultané 

 viharati : il demeure

que j'ai essayé de mettre en application et d'observer dans mes assises... 

ajjhatta, bahiddhā et ajjhatta-bahiddhā avec les flux libres de sensations dont j'ai commencé à ressentir qu'elles changeaient plus rapidement .

la prochaine étape devant être samudaya-dhammānupassī et vaya-dhammānupassī ressentir les phénomènes d'apparition puis de disparition... d'abord séparément puis simultanément ...

Toujours pour les méditations assises j'ai été heureux de m'apercevoir pendant les entretiens de groupe avec Eric l'enseignant que d'autres méditants aussi anciens voire + que moi n'arrivaient pas encore à ressentir ces flux libres... 

J'ai poursuivi  cette méthode qui semble marcher depuis plusieurs mois et que je décrivais ainsi... 

"j'inspire, j'expire, je suis ma respiration du début jusqu'à la fin et essaie de ressentir comment les sensations d'abord dans mon corps tout entier puis plus précisément dans chaque partie de mon corps changent tout au long de cette respiration et en même temps si il y a tension je m’entraîne (sikkhati) à les détendre sur l'expire... et si pensées parasites, je reviens au comptage (3 fois 7, les 7 facteurs d'éveil)..." ( voir ici 14 juillet 2020)

Mais il ne faut pas me forcer à les détendre, juste observer de manière très concentrée et "la nature (le dhamma) fera le reste" et c'est ce que je constate depuis cette dernière retraite, dans mon corps il y a des zones totalement libres de toutes tension où les flux sont complètement libres et d'autres où il reste des tensions mais qui diminuent comme aux points d'assises sous les fessiers et les cuisses et surtout vers le diaphragme, le plexus solaire et la colonne vertébrale. 

J'arrive parfois à cerner LE point de tension de ces zones mais il ne faut pas vouloir ... désirer qu'il disparaisse , juste l'observer , et la nature fera le reste quand les causes et conditions multiples voire innombrables, seront réunies ... et au moment de metta,  j'arrive assez souvent à un excellent état de détente qui correspondrait bien au 4eme ñāṇa (voir ici) et que je partage à tous les êtres:  ( puissent tous les êtres trouver le bonheur et les causes du bonheur...)

 

Les promenades entre les sessions: principalement dans la forêt sur des chemins aménagés où il était recommandé de faire attention aux tiques. 

ai pu voir par 2 fois , le jour le l'arrivée, puis au cours de la semaine pendant une pause des chevreuils qui la 2eme fois sont venus jusque à la haie bordant le hall de méditation (que l'on nous demandait de laisser toujours fermé pour cette raison)

Ce chemin sera un des principaux endroits où je m'appliquerais à pratiquer la méditation marchée, la véritable d'après Goenka, où il me faut observer uniquement mes sensations corporelles comme pendant les assises, et pas les mouvements de la marche (Vipassana Tibétain) ou le paysage (Thich Nhat Hanh) .  Il me faudrait même pour cela marcher tête baissée yeux vers le bas et ignorer tout de l’extérieur. Je trouverais cela bien dommage... mais après un nouveau discours du soir sur le Sutta, comprendrais tout d'un coup ( pajānāti...) que tout ce que je vois, entends, sens...  venant de l’extérieur produisent à l’intérieur de mon corps des sensations qu'il me faut observer (ajjhatta-bahiddhā aussi !).

Idem pour les repas ... ce n'est pas les différents goûts des carottes, concombres, persil ou vinaigrette que je dois observer, mais les sensations qu'ils produisent à l’intérieur de moi... 

sikkhati ... je dois m’entraîner à observer ...

 

cliquer sur l'image pour l'agrandir et lire
 
 J'aurai même pu comprendre bien plus clairement et complètement (pajānāti)... le fonctionnement de mes 5 agrégats et notamment des 4 de l'esprit et mieux que je n'avais pu le faire jusqu'à présent !  (voir par exemple ici)

 

 Ainsi dans le cas de mes repas...

  • c'est d'abord  viññana, la conscience (ici gustative) qui reconnaît le goût de la carotte ou du persil, 
  • puis saññā ( traduit le +souvent par perception ou identification, mais devrait l'être plus justement par évaluation ou jugement) qui va évaluer (par j'aime ou je n'aime pas) et produire dans mon corps 
  • vedanā : une sensation physique agréable ou désagréable,
  • suite à laquelle il y aura sankhārā  une  réaction mentale (j'en veux encore...)
 
Voila brièvement résumée le vécu de cette nouvelle retraite dans la tradition de S.N.GOENKA que je vais m’entraîner (sikkhati) à approfondir 2 fois (ou plus) par jour dans mes méditations assises, mais surtout à ne pas oublier de le faire en dehors chaque fois que je le peux!  
 
 
 



2 septembre 2020

Bouddhiste..., d'extrême gauche... le suis je encore?

 
C'est la présentation de mon blog depuis qu'il existe ...
Mais c'est aussi devenu la question presque existentielle que je me pose depuis quelques temps ...

Je vais essayer dans cet article d'y répondre

1/ Bouddhiste le suis je encore? 


Car mes colères contre ce "système", mais aussi mes jugements, mes prises de position sont très souvent totalement à l'opposé de cette philosophie ... je m'en rends compte et je le dis même en public! 
 


 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et j'ai du mal aussi avec certains préceptes (ou entraînements selon le maître Thich Nhat Hanh) bouddhistes


 

 

dont le 1er:  ne pas tuer ou favoriser l'acte de tuer, protéger la vie... en particulier les insectes "nuisibles" comme les moustiques, les puces, les tiques... Et je dis que:  même dans la nature, la vie, il y a des prédateurs et ils sont utiles à la biodiversité ...

ou le 3eme sur le désir ou le plaisir sexuel sans amour durable ... ainsi que le 5eme sur la consommation d’intoxicants dont le vin ou la bière ... 
https://plumvillage.org/fr/pratiques-de-pleine-conscience/les-5-entrainements-a-la-pleine-conscience/


 
+ généralement, c'est cette prescription de renoncement aux plaisirs de la vie qui me gène... surtout si ces plaisirs ne font aucunement souffrir autrui comme une bonne bière bien fraîche par temps de canicule...


Et je suis en train de réaliser que la philosophie de Spinoza que je découvre me conviendrait beaucoup mieux...

 ce que j'avais déjà évoqué dans ce précédent article à propos de la Joie (voir ici)

Ainsi :
 le Désir actif ou adéquat, c'est à dire orienté vers l’Éthique (œuvre principale de Spinoza) et ceci par la Raison  amène à la Joie ultime ou béatitude, (ou éveil?) ...

Je parlerais + de Spinoza dans un prochain article mais pour en revenir au Bouddhisme, si j'ai été tellement attiré par cette philosophie/spiritualité et l'ai fait mienne pendant + de 12 ans, c'est que,  de par de très nombreux aspects elle répondait (et répond toujours) à mon désir le + profond de Justice et de Paix dans ce monde mu par l’égoïsme et l'avidité humaine... (ma volition)

l'avidité étant pour moi le principal "poison de l'esprit".

Elle y répondait d'abord avec toutes ces déclarations ou enseignements de tous ces maîtres :


que j'ai reprises sur ce blog 

https://michel1955.blogspot.com/2013/10/camino-sy-retrouver-sur-mon-chemin.html#engag%C3%A9

De tous ces grands maîtres ...et du Bouddha lui même !




 et ça été la découverte en 2006 de cet "entraînement" de la tradition de Thich Nhat Hanh qui m'a amené à prendre refuge quelques années plus tard en novembre 2008 auprès de ce maître ...
donc si je suis devenu bouddhiste, c'était d'abord par mon désir profond de justice sociale et fiscale...
 

 ET MÊME ...


 

 

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