Militer

** ** Il y a assez sur Terre pour répondre aux besoins de l'Homme, mais pas assez pour satisfaire son avidité ** ** Gandhi
 
j'ai hier 18 janvier, quitté définitivement un boulot qui m'épuisait , pour prendre ma retraite en subissant une grosse décote ....

02 sept 2020 "Bouddhiste et "d’extrême gauche", le suis je encore?  

 

7 mai 2010

L'art du Bonheur: retraite francophone au village des pruniers, 6eme jour Questions réponses


Je devais me réveiller vers 5h 15, pour être à la méditation du travail à 5h30, mais il n'est même pas 4 heures, quand je me réveille... Il ne faut pas que je me rendorme sinon je risque de dormir jusqu'à la cloche ( 6 heures)...
 (Photo de Daniel Glauser)
je me lève donc et tout doucement, je sors de la chambre, m'habille et vais faire ma toilette...
Puis je reprends mes notes de la veille , pour essayer d'améliorer ma question à Thay. je suis décidé d'aller la poser directement devant toute la sangha, mais je ne peux pas parler sans notes...
Je re rédige ... presque completement, (je sais... il ne faudrait pas que je lise mes notes devant tout le monde... mais l'oral je n'ai jamais été à l'aise, et en plus, je risque d'etre long...)
et en revisionnant après mon intervention sur le dvd, je vois que je n'ai pas été bon du tout ... trop long, pas assez concis, je bafouille ...
Il est dejà 5heures 1/4 , je descends, comme il n'y a personne en cuisine je vais en salle de méditation me recueillir un instant, y retrouve Carl qui termine la sienne...
5 heures 30 en cuisine, nous sommes tous là, un chant pour commencer, puis nous nous repartissons le travail , je reprends le pain (je n'aime pas beaucoup le changement je le sais..., j'en ai la pleine conscience, mais pourquoi ??? il faudrait que j'en ai la compréhension ...)
Je laisse là ces pensées perturbatrices et me consacre totalement à couper le pain, puis à arranger les tables.
Nous partons avec la navette vers 8 heures et Carl me recommande encore une fois de prendre mon courage à 2 mains et d'aller poser ma question devant tout le monde, un papier mis dans la cloche ayant peu de chance d'etre tiré...

(photo de Robert Badia)
Les soeurs nous invitent a venir nous installer à coté de Thay...
nous sommes 6 ou 7... et je passe le 2eme, il y a 800 personnes devant nous ... 


la 1ere question est celle d'un Papa sur l'éducation de ses enfants, completement pris dans la société de consommation .
Thay répond que les enfants sont la continuation des parents, le pere est dans le fils et le fils est dans le père, et qu'il nous faut être présents pour comprendre la souffrance de nos enfants...

C'est mon tour .... je m'approche très lentement , salue Thay et toute l'assemblée, respire un bon coup en écoutant la cloche m'inviter.... 
et me plonge ..et m'embrouille dans mes notes ...
Cher Thay, chère Sangha
une autre respiration ....

je dis que j'ai une tres grande souffrance, une profonde aversion contre ce systeme capitaliste que je combat en tant que militant, et que j'ai beau pratiquer, je n'arrive pas à m'en défaire.
Plus j'approfondis ma comprehension et plus j'ai de l'aversion...
on peut avoir de la compassion pour des gens mais comment en avoir pour un systeme ? Je dis comprendre les gens à la base du systeme qui sont les victimes des poisons de l'avidité l'égoisme ou l'ignorance, ce ne sont pas elles mes ennemies, mais bien le systeme. je ne sais comment me debarrasser de cette souffrance... Je parle du toucher de la terre avec soeur Chan-kong ou j'ai appri à déposer ma souffrance et à pardonner à mes ennemis, mais je ne peux pardonner au systeme capitaliste, puis je parle de l'enseignement de la veille sur l'effort juste, que je dois cultiver, comment dois je faire ?

j'ai du employer le mot systeme une dizaine de fois... et en revoyant le DVD, j'ai la nette impression que ma question fut plus longue en durée que la réponse de Thay:
 (Photo de Francoise du Lot )

Thay commence par répondre qu'il ne s'agit pas de se debarraser de la souffrance, mais de la faire sortir, de soi, la déposer...
Il me faut identifier la souffrance en moi même, sinon ce ne sera pas possible de comprendre la souffrance dans le monde


Cette libération passe par la compassion pour soi même, connais toi , toi même ce qui veut dire aime toi, toi même


Avoir une compassion authentique pour eux n'est pas facile, car en tant que militant on agit souvent par la colère, qui est une energie qui donne de la force.


Dans le bouddhisme on agit avec la compassion, qui est la bonne energie


il faut ne pas causer nous même de la souffrance à ceux qui en causent


cela passe par la transformation et la guerison de soi même


Thay conclue par : Combattre c'est aider (l'autre qui fait souffrir à ne plus  souffrir ) et par : BONNE CHANCE !
(photo de Robert Badia)
Je me leve salue, et rejoins ma place...
Il y a eu 12 autres questions réponses mais j'etais tellement émotionné que je n'ai pu en avoir l'écoute profonde ... 
excusez moi ...

Beaucoup de personnes , viendront ensuite me dire qu'elles se sont entièrement reconnues dans mon intervention et m'ont remercié de l'avoir fait... non ce n'etait pas pour cultiver mon égo ...

méditation marchée et au retour ...intermède musical, classique par des frères et sœurs










L 'après midi au Hameau du haut présentation de la pratique du renouveau par les frères :

Cette pratique est destinée à calmer les tensions qui peuvent se manifester dans une communauté, c'est d'abord arroser les bonnes graines et les fleurs de l'autre... et reconnaître tout ce qui a de positif en lui...


et j'ai noté une réponse à une question sur mieux exprimer sa souffrance (3eme point)  qui a été 


"Laisser parler l'enfant blessé qui est en soi".


en relation avec ma question du matin ...
et ca m'a fait revenir à un partage avec notre mini Sangha de Montauban sur le livre de Thay "le Coeur des enseignement du Bouddha" ou l'on disait de redevenir comme de petits enfants pour s'emerveiller et connaître le bonheur.... et que cela moi, je ne le pouvais pas ...je ne  pouvais pas ou voulais pas redevenir l'enfant que j'étais...



"Laisser parler l'enfant blessé qui est en soi", ca me ... parle mieux ...  voila pour moi une piste à suivre sur mon chemin...  Camino ...


(à suivre)
toutes les photos de cette retraite 
sur facebook  

  
3eme jour 


5eme jour 
ici : http://michel1955.blogspot.com/2010/05/lart-du-bonheur-retraite-francophone-au.html


2 commentaires:

  1. C’est curieux, je me demande là comment on peut haïr un système, ou même lutter contre ?
    Un système n’existe que par les personnes qui lui donnent existence, qui le défendent et le protègent.
    Lorsqu’on lutte contre un système, c’est en réalité contre des personnes qu’on s’engage, idée contre idée…
    Ce monde là, plein d’injustices, de guerres, n’est que le résultat de nos interactions, « je suis ce monde » et par mes relations, je le change, et cela est me changer moi-même.
    Et puis… lutter contre la violence par la violence, lutter contre le rejet par le rejet, ne fait qu’alimenter la lutte qui est violence et rejet.
    Sacré défit que le votre, un beau défit.

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  2. belle reflexion sur l'interdependance "je suis ce monde"

    je ne veux pas hair les personnes qui font ce systeme, alors "je me rattrape" sur le systeme lui même.

    en allant plus loin, je vois bien que ce que je hais, c'est l'avidité humaine...qui doit être aussi en moi...on hait toujours quelque chose de soi même.
    pour le moment je ne sais pas quoi, je continue mes recherches pour mieux me connaître moi même.

    mon chemin, "méditer et militer" n'est pas un long fleuve tranquille
    merci à toi ami...

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