2 endroits où j'ai aimé être à ce moment là, pendant mes pauses.
Voici quelques unes des instructions que Jean Jacques nous aura données avant de commencer les pratiques...
- Accepter et Expérimenter ce qui est...sans discrimination - j'aime, je n'aime pas- (au lieu d' Accepter qui ne veut pas dire approuver ou être d'accord avec, mais que je n'aime pas... j'ai préféré utiliser le mot Accueillir qu'il a aussi employé)- Simplement porter attention, sans se concentrer car se concentrer comme pour Samatha, le retour au calme mental, ferme les expériences, la simple attention ou pleine présence les élargit .- Si pendant nos pratiques, des pensées parasites surgissent, se dire "engagement (dans un processus mental) " ou "stop" (jugé parfois trop agressif) ou "désolé (je médite et je reviendrais à toi plus tard)" et observer ce qui se passe... c'est cette 3eme formulation que j'ai préféré... et utilisé- Expérimenter l'impermanence de tous phénomènes, et qu' il n'y a pas de JE (séparé) qui marche qui respire, qui mâche...
Comme nous ne pouvions pas prendre des notes...c'est uniquement de mémoire que je le retranscris...
Mais le ciel aura été avec nous clément et respectueux de nos pratiques car, nous n'avons pas eu de pluie , ou très peu, à ces moments là...
(photos et vidéo de mon parcours ...faites pendant mes pauses)
Donc environ 20 m , 45 mn 3 fois par jour, de marche très lente à faire en avançant, en reculant , les yeux ouverts ou fermés et à chaque fois en portant attention d'abord au contact de mes pieds avec la Terre, (2 temps, un inspire, un expire) puis à la position respective de mes pieds...(un à terre, l'autre en l'air) enfin au déroulé de mes pas (en 4 temps...soulever, avancer, poser, appuyer)...
Porter attention et non nous concentrer... la concentration restreint l'esprit , sur un seul objet, l'attention l'élargit à tout ce qui l'entoure... et pas d'effort à faire...
Et puis, une fois que cette marche est devenue naturelle, élargir nos ressentis à tous nos sens et accueillir tout ce qui se présente, sans juger si c'est agréable ou désagréable , ni même identifier ( un chant d'oiseau, le bourdonnement d'une abeille, ou le bruit d'une voiture qui passe au loin...)Ne pas non plus se réjouir quand un rayon de soleil vient nous réchauffer dans le froid et l'humidité des premiers jours , (on est alors dans la discrimination et le jugement, pas dans l'équanimité), simplement faire l’expérience de cette nouvelle sensation ...Enfin, réaliser, qu'il n'y a pas un "JE" qui marche, il y a seulement la marche ...
Il
n'y a pas de JE ... séparé...bien entendu ... la marche comme la
respiration se fait de manière naturelle sans qu'un JE soit là pour la
diriger, ou la contrôler... mais il y a bien un JE qui dit "stop" ou
"engagement" (dans le processus de penser), quand une pensée arrive ...
suivant en cela les instructions données par Jean Jacques...
Comme il y a un JE qui se rappelle qu'il ne faut pas discriminer quand un rayon de soleil vient nous réchauffer ...
De
même Jean Jacques nous a demandé lors des derniers jours, pour les
repas de manger en pleine présence, en mâchant longuement chaque bouchée
, même les boissons ... et d’expérimenter ce qui se passe... mais sans apprécier
ce que nous mangeons (sans porter de jugement) ... Et là outre que nous
étions rassasiés plus rapidement... encore expérimenter qu'il n'y a pas
de mangeur, mais seulement l'acte de manger...
Mais il y a bien un JE qui apprécie ce qu'il mange ou qui essaie de ne pas discriminer ...
Jean
Jacques, à qui plusieurs d'entre nous avions fait part de ces
réflexions, nous a donc conseillé au cours de l'assise suivante
d'observer ce JE ... de le chercher.... et de voir qu'alors ces pensées
disparaissaient...
Les pensées disparaissaient mais d'autres arrivaient à leur place, ou une sensation physique (envie de se gratter, froid, chaleur...) impermanence c'était cela pour moi ... mais l’inexistence du JE???
Et puis... Esprit, mental, JE... en le cherchant on ne peut le trouver nous disait Jean Jacques... j'avoue que tout cela n'est pas très clair dans mon esprit !
le JE c'est celui qui veut diriger, contrôler... mais est ce l'intention? la conscience mentale (la 6eme conscience, ou le Jardinier de notre très cher Thay) ?Et est ce que en meposant toutes ces questions, je ne continuais pas à trop "mentaliser"?
Et puis... Esprit, mental, JE... en le cherchant on ne peut le trouver nous disait Jean Jacques... j'avoue que tout cela n'est pas très clair dans mon esprit !
le JE c'est celui qui veut diriger, contrôler... mais est ce l'intention? la conscience mentale (la 6eme conscience, ou le Jardinier de notre très cher Thay) ?Et est ce que en meposant toutes ces questions, je ne continuais pas à trop "mentaliser"?
ne rien saisir... juste expérimenter, car en, saisissant on perd une grande partie de l’expérience
n’empêche, pendant mes pauses j'ai passé la plupart de mon temps à saisir avec mon appareil photos...les merveilles que nous offraient cette Terre pure .
(toutes les photos ici)
La non discrimination, l'équanimité, j'avais déjà beaucoup du mal avec cela mais là, j'ai réalisé à quel point pour moi c'était encore bien plus difficile...
Les méditations assises:
1ere demie journée du premier jour, la respiration: commencer par quelques grandes inspirations et expirations afin de bien suivre l'air dans notre corps, puis ensuite laisser la respiration se faire toute seule et l'observer... observer la respiration respirer ... pour moi et d'autres ce furent les torpeurs comme à chaque fois en début de retraite... très difficiles à appréhender des leur début à moins de s'en faire une motivation au début de l'assise (surveiller les signes physiques, les yeux qui clignent la tête qui tombe... )
2eme demie journée...les douleurs (du corps) observer une douleur et voir ce qui se passe... je me suis donc mis en Lotus complet pour 2 assises successives, comme il avait conseillé... et en m'aidant de ma respiration, (faire plusieurs longues inspirations et expirations et le suivre du début à la fin sans relâcher l'attention... j'ai tenu ! (et en ai ressenti du bonheur ... c'est mon JE)
2eme et 3eme jour : observer le corps, chacune de ses parties soit en le découpant par des lignes horizontales et verticales et en observant 20 à 30 secondes chaque carré (ou rectangle) soit des parties entières (les pieds, les jambes etc... ) j'ai choisi cette année, la 1ere méthode : 3 zones verticales (gauche centre, droite) et des horizontales assez espacées pour partagé mon corps assis en lotus... (deux pour le bas ,les pieds les jambes les genoux, les cuisses ) une pour le bassin, les fessiers mon abdomen et mes mains dans le giron... etc.... j'ai pu observer que:
"Le scan " partant du haut, de la tête, marchait beaucoup moins bien que celui partant du bas...des pieds...
(c'est aussi ma préférence quand je mène une relaxation totale... )
l'observation du haut (au dessus du cou ) était presque sans effet (une ou 2 fois l'envie de me gratter les cheveux ou les yeux qui piquent... )... tandis que pour les parties du bas, je sentais dans chaque partie observée (pieds jambes, mains...) de la chaleur arriver ... ou mon ventre gargouiller
4eme et 5eme jour: nos pensées et états d'esprit observer que quand nous identifions nos pensées, leur donnons un nom, elle disparaissent...
- des pensées sur le passé ou le futur c'est de l'agitation ou peut être de l'attachement si c'est un "bon" souvenir...
- penser à l'enseignement de la veille ou se poser des questions sur notre manière de méditer c'est aussi de l'agitation.
cela peut être aussi de l'attente (que quelque chose se réalise pendant l'assise , comme la disparition de la douleur, ou le calme mental ) ou du doute ( rien ne se passe, je ne dois pas bien pratiquer l'exercice)...
au début je n'arrivais qu'à mettre le mot "agitation" puis y ai mis le mot "saisie" (une pensée qui se prolonge...) puis attente, attachement, doute...
5eme jour: dimanche après midi, le beau temps est revenu, comme ces balancements que j'avais expérimenté au cours des 1eres retraites Vipassana, suite à l'application d'une instruction de Jean Jacques " si vous (votre mental? ) n'y arrivez pas avec le JE, dite que vous abandonnez... et voyez ce qui se passe " j'ai donc à force de mentaliser en vain décidé de tout abandonner... lâché prise en disant à mon esprit (mon esprit?) "fais ce que tu veux, je n'arrive à rien" et en lui souriant... et... bing subitement... soudainement... les balancements à ma grande Joie... (le JE qui réagit?)
Ces balancements je les retrouverais...avec plaisir ... à l'assise suivante et les 2 derniers jours puis encore quelques fois après mon retour à la maison...à chaque fois après un lâcher prise avec mon mental... comme les autres années, j'en suis certainje n'en ai toujours pas la signification, ( une étape du calme mental, un état subtil de torpeur? la kundalini qui se réveille?) mais pour moi ils sont synonymes de bien être .
6eme et 7eme jour on lâche l'attention, pour n'être plus que dans l'ouverture
( introduction à Mahamoudra)
accueillir et expérimenter tout ce qui se présente sans s'y attacher et surtout sans faire d'effort... (on sera quand même revenu à l’expérimentation d'une situation de stress , se remémorer une situation récente - pour moi au boulot - et observer les réactions physiques du corps et voir comment elles disparaissent... très rapidement ... )
Donc une méditation sans, objet, sans but, sans attente simplement être là... et j'aurai ajouté être heureux d'être là, dans l'instant présent....apprécier, mais apprécier c'est déjà le JE qui saisit...!
Mais Jean Jacques nous aura invité à nous poser cette question...comme je me sens ...heureux, malheureux? (sans chercher à approfondir ces notions, juste exprimer son ressenti du moment) . Pour moi, incontestablement à chacune des sessions (qui ont passé très vite) heureux...
Et aussi , un désir de connaître vraiment la pratique de Samatha, le retour au calme mental par la concentration en faisant une retraite dédiée... car je réalise que c'est peut être la concentration qui me manque et que j'ai à travailler
Sur le site de Jean jacques j'ai retrouvé ce qu'il nous avait enseigné à ce propos:
On peut distinguer trois modes d’attention,
- Celle où l’esprit porte attention et se stabilise sur l’objet conceptuel donc stable ; Aucune autre expérience n’existe dans l’esprit autre que l’objet. C’est un mode concentration, shiné.
- Celle où l’esprit est attentif à un phénomène qui peut être impermanent tout en restant ouvert à toute expérience, l’attention non conceptuelle à l’objet, permet l’ouverture aux expérience avec une diminution radicale de la saisie. Les sens s’ouvrent progressivement, les uns après les autres, l’expérience est une expérience de pleine conscience. C’est un mode Vipassana. Cet équilibre entre l’attention portée et l’ouverture est un point de base de vipassana.
- Celle où il n’y a plus d’attention portée à un phénomène, l’esprit est la simple perception, une ouverture totale sans construction mentale. C’est le mode mahamoudra.
Et ça tombe bien ! quelques jours après mon retour, l'Institut Vajra Yogini propose une retraite Shiné ...
Et l'an prochain, Lise qui n'a pu venir pour cause de non accord de congés, mais aussi parce que les conditions n'étaient pas réunies... sera avec moi ...
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