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j'ai hier 18 janvier, quitté définitivement un boulot qui m'épuisait , pour prendre ma retraite en subissant une grosse décote ....

02 sept 2020 "Bouddhiste et "d’extrême gauche", le suis je encore?  

 

25 mars 2009

Le dhamma selon le Vénérable Buddhadasa : "le socialisme dhammique" (1)

C'est grace à Tinh-Y et à son site Karuna* malheureusement disparu que j'ai découvert Buddhadasa Bhikkhu et ses textes qui témoignent d'un véritable engagement militant dont voici un premier extrait retrouvé... (heureusement) dans le blog de Kathy une de ses amies vipassaná, récit d'une retraite intensive +Bouddhisme Théravada et méditation vipassaná





Le Vénérable Buddhadasa :

Célèbre moine bouddhiste, Buddhadasa Bhikkhu fut l’un des premiers à promouvoir la compréhension mutuelle entre les religions par le dialogue entre personnes de différentes confessions et il était hautement respecté dans le monde entier. Il a quitté son monastère pour redécouvrir l’insertion du bouddhisme dans le monde et l’esprit de ses origines. L’accent qu’il a mis sur l’interdépendance de toutes choses a fait de lui un des précurseurs de la pensée écologique et un apôtre de la paix entre les nations. Ses écrits, traduits et publiés dans de nombreuses langues, ont exercé une influence considérable sur le renouvellement de la pensée bouddhiste. Les réflexions qu’il a exprimées ont le potentiel de guider non seulement la Thaïlande, mais aussi toutes les sociétés qui luttent pour la création d’un ordre social, politique et économique juste et équitable.







Avant propos
(de Tinh'y pour Karuna*)



Dans le bouddhisme ancien les enseignements des maitres ne sont pas considérés comme absolus. C’est à la lumière des suttas que doivent être étudiés et entendus tous les enseignements...

Les enseignements du Vénérable Buddhadasa peuvent nous paraitre quelque peu hors de la réalité, ils peuvent même choquer ou heurter notre mentalité occidentale...
Pourtant ils s’appuient sur les valeurs bouddhistes et morales de l’enseignement du Bouddha... Sans rejeter ce qui nous heurte dans un premier temps, sans s’attacher à ce qui nous plait, essayons d’avoir le courage d’approfondir une pensée qui n’est pas la nôtre, mais qui, s’appuyant sur le Dhamma, a peut-être quelque chose à nous dire...

Ces textes sont là pour nous ouvrir l’esprit et déplacer notre manière de penser vers une dimension bouddhiste qui n’est pas forcément celle à laquelle les médias nous ont habitués...

Les enseignements du Bouddha nous invitent à quitter le monde des apparences.


Le vénérable Buddhadasa part du principe que toutes les religions étaient à l’origine basées sur le principe éthique de partage des richesses et le respect de la nature....

Les croyances primitives en s’organisant sous forme de religion sont à l’origine des cultures et des civilisations... la religion vient codifier les échanges commerciaux et humains dans une société de plus en plus structurée autour de l’économie, que ce soit du temps des grandes cités Sumériennes, de l’Égypte ancienne... Avant d’être une croyance la religion devient le code moral qui maintient le tissu social...

Le Vénérable Buddhadasa nous invite donc tout simplement à découvrir ou à redécouvrir combien le dhamma n’est pas seulement un enseignement pour la « vie spirituelle », mais une manière de vivre et de réorganiser le tissu social, retrouver la véritable nature de chose.



Le dhamma selon le Vénérable Buddhadasa



Le bien de tous les êtres

Toutes les religions du monde sont socialistes, les démocraties individualistes où les hommes peuvent faire ce que bon leur semble, non.

Les fondateurs (sâsadâ) de toutes les religions ont voulu que les hommes vivent selon des principes socialistes de façon à agir dans l’intérêt de la société en tant que tout.

Quand quelqu’un place l’intérêt personnel avant le bien de la société, la passion (kilesa) prend le dessus. C’est-à-dire que l’on commence à être gouverné par les désirs égoïstes. L’enseignement du bouddhisme fait du bouddhisme une religion particulièrement socialiste. .../...

Laissez-moi vous donner un exemple. Dans la tradition bouddhique une personne riche (sanskrit : sresthi) diffère considérablement du capitaliste (thaï : nai thun) d’aujourd’hui.

Dans un contexte autre que bouddhique sresthi a le même sens que nai thun, quelqu’un qui accumule des richesses matérielles au-delà de ses besoins effectifs.

Dans la tradition bouddhique, de plus, le statut du sresthi se mesurait au nombre de rong than en sa possession. Un rong than était un asile, un lieu communal où les nécessiteux trouvaient ce dont ils manquaient sur le plan matériel.


Plus un sresthi avait de rong than, plus riche il était considéré.

Grâce aux surplus produits par les sresthi et au grand nombre d’ouvriers et serviteurs qu’ils employaient, ils étaient en mesure de construire des rong than, comme sorte de service social.

Mais les sresthi dans un sens non bouddhique sont strictement des nai thun, qui entassent sans fin des richesses et réinvestissent tous les profits à leur bénéfice en opprimant les ouvriers. Un sresthi au sens bouddhique emploie des ouvriers dans un effort de coopération pour le bien de la communauté tout entière.


Non seulement le bouddhisme enseigne à tous les membres de la communauté, moines et laïcs, à ne pas consommer plus que leur part de biens matériels, mais encore il l’exige.

Une consommation excessive est mauvaise et déméritoire.

Le bouddhisme, donc, est vraiment une religion socialiste, à la fois dans son principe et dans son esprit.

Bouddha dit « Je suis né dans ce monde pour aider tous les êtres. » Il n’est pas né pour son propre bien ou pour le bien de quelques-uns, les fondateurs de toutes les religions ont affirmé qu’ils sont apparus pour le bien de tous les êtres et tous ont condamné sans détours une consommation excessive.

( à suivre)

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