Extraits du Livre "Les fondements de la mystique tibétaine* de Lama Anagarika Govinda
Dans l'Agganna
Suttanta du Dlyha-Nikâya,
le processus de
la continuelle limitation de la conscience illimitée et lumineuse
est décrit dans un mythe au sens profond qui apparaît nettement
comme un précurseur de la doctrine du Vijnânavâda
qui, tout comme le passage cité
ci-avant (vinnânam anidassanam), montre
que les concepts des Vijfiânavâdins
ont déjà leurs racines dans le
bouddhisme pâli du début et présentent un développement logique
de la richesse de pensée qu'il contient et qui n'avait pas encore
été nettement défini.
« Dans le
passé » dit-on dans l'Agyanna-sutta,
« nous
étions des êtres créés d'esprit, venant de l'esprit ; nous nous
nourrissions de ravissement, nous planions, lumineux dans
les airs, au milieu d'une impérissable beauté. Pendant bien
longtemps nous restâmes ainsi. A la fin de temps infinis sortit de
l'eau la terre savoureuse. Elle possédait couleur, parfum et saveur.
Nous nous mîmes à la modeler et à en manger. Mais alors que nous
en mangions, notre luminosité disparut peu à peu.
Après sa
disparition, le soleil et la lune, les étoiles et les
constellations, le jour et la nuit, les semaines et les mois, les
saisons et les années vinrent à la manifestation. Nous nous
réjouissions fort de la terre savoureuse, nous nous en régalions,
nous nous en nourrissions, nous en vivions, et cela dura très, très
longtemps ». Avec la nourriture devenant plus grossière, commença
la matérialisation et la
différenciation dans la nature des êtres et, ainsi, la séparation
des sexes, les désirs sensuels et l'attachement. « Mais lorsque des
mœurs mauvaises et dissolues s'introduisirent parmi nous, la bonne
saveur de la terre disparut ; après cette disparition, apparurent
sur le sol des excroissances douées de parfum, de couleur et de
saveur ».
Par suite d'une
aggravation des mauvaises mœurs et de la matérialité de
l'être, ces excroissances nutritives s'évanouirent à leur tour, comme
aussi les plantes comestibles qui poussaient ;
d'elles-mêmes, jusqu'au moment où elles dégénérèrent au point
que plus rien de consommable ne poussa et que la nourriture ne
s'obtint plus que par un travail pénible. C'est
alors que la terre fut découpée en champs et clôturée, d'où
naquit l'idée de « moi » et de « mien », de « personnel » et
d'« étranger », et ainsi se manifestèrent la propriété,
l'envie, la cupidité, l'attachement aux choses matérielles.
Livre découvert à "Institut Vajra Yogini" centre bouddhiste Tibétain de la région Toulousaine et dont cet extrait m'avait marqué au point de le retranscrire à la main avant de le faire sur cette page en 2016 et puis de nouveau avec quelques modifications dues à ma compréhension, aujourd’hui !
Oui très beau et juste. Très planant cependant le début et le mot esprit pur. Ce mot d'ailleus me pose problème j'espère qu'un jour nous en parlerons. Si on étudie un peu d'astronomie... avec Hubert Reeves. Je crois que ce sont des allégories. Je crois que le moi ignorant apparaît pour tous à un moment, même très tôt, peut être plus dans notre civilisation que d'autres non monothéistes.
RépondreSupprimercette lente dégradation décrite sans ce sutra d'un esprit pur vers un corps de + en + impur m'interroge également , je crois que c'est typique d'une des écoles bouddhiste... je vais essayer d'en savoir un peu +
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