Militer

** ** Il y a assez sur Terre pour répondre aux besoins de l'Homme, mais pas assez pour satisfaire son avidité ** ** Gandhi
 
j'ai hier 18 janvier, quitté définitivement un boulot qui m'épuisait , pour prendre ma retraite en subissant une grosse décote ....

02 sept 2020 "Bouddhiste et "d’extrême gauche", le suis je encore?  

 

20 janvier 2013

Karma, Mort et Renaissance (4)

Suite de mes réflexions commencées ici
... réflexions arrêtées sur ces mots... 
"(A suivre : de nombreuses questions restent en suspens ... pourquoi renaissons nous riches ou misérables dans un pays en paix ou en guerre, pourquoi celles et ceux qui "apparemment" ont bénéficié  d'un "bon karma" sont ils si mauvais etc ... )" 
 Karma , Mort et Renaissance (3) 
  
   
Questions que depuis j'ai pu depuis approfondir grâce à  (dans l'ordre)

- Le Livre de Jacques Brosse " Zen et Occident"
extraits ici
avec le passage que je retiens
"Si, aux yeux des profanes, il s'agit de domaines nettement séparés dans lesquels se rendrait successivement l'être incarné, selon une justice strictement distributive par laquelle «on est: puni par où l'on a péché » — ce qu'illustre, par exemple, l'image» du chasseur poursuivi par ses anciennes victimes -, pour l'initié, les six sections représentent surtout les différentes conditions d'existence (gati) que nous pouvons vivre ici et maintenant,"1 même sous la forme humaine. Ne qualifions-nous pas certains êtres de bestiaux et d'autres d'angéliques ? car il n'existe pas de véritables dissemblances de nature ou d'essence, mais des condi­tions impermanentes régies par le karma de chacun. Les secteurs de la Roue sont moins des lieux définis que des états de conscience, des types, des caractères. Tel est le point de vue du Zen."

 
-Les enseignements de Thich Nhat Hanh de ce début de retraite d’hiver 2012-2013 : Thay veut corriger certaines erreurs* faites dans la transmission des sutras (transmission d'abord orale, pendant plus de 500ans) et qui ont conduit à de gros malentendus comme le Nirvana ce serait la mort éternelle (se libérer définitivement du cycle des morts et des renaissances et ne plus renaître...)
Le cœur des enseignements du Bouddha , ce n'est pas le Karma, la mort, la renaissance, mais les 4 nobles vérités et le noble sentier octuple.
le Karma, la rétribution, la mort, la renaissance étaient des enseignements Brahmanistes qui existaient bien avant le Bouddha, et qu'il a repris. mais en indiquant que la personne qui crée le karma et celle qui le reçoit, ne sont ni la même personne (eternalisme) ni une personne différente (
annihilation /nihilisme)  (enseignement du 18/11/2012)
il ajoutera (enseignement du 6 décembre) qu'il n'y a personne qui commet d'acte et personne qui en reçoit la rétribution...

- Les méditations proposées par Sœur Chan Khong du Village des Pruniers (Touchers de la Terre) qui complètent de manière admirable les enseignements de Thay ...
"Nous sommes comme les vagues, de l’océan de la vie, elles naissent et meurent , sont grandes ou petites, mais elles ne sont que des manifestations de l'eau de l'océan, quand les causes et conditions sont remplies, elles se manifestent, naissent et grandissent, quand les conditions ont cessé d'être, elles cessent de se manifester  mais l'eau ne meurt jamais... 
Nous sommes comme ces vagues, quand les causes et conditions sont réunies, nous nous manifestons, sous la forme d'une fleur, d'un cerf, ou d'un enfant dans une partie du monde, quand ces causes et conditions cessent d'être, nous cessons de nous manifester, et prétendons mourir, puis de nouveau quand toutes les causes et conditions sont de nouveau reunies, nous nous re manifestons, puis nous re prétendons mourir etc 
 "

-et enfin ce livre de Stéphen Batchelor , Le Bouddhisme libéré des croyances
et ce qui m'a parlé : 

"On prétend souvent que nous ne pouvons pas être bouddhistes si nous n'acceptons pas la doctrine de la renaissance. Du point de vue de la tradition, suspendre la croyance en l'idée de la renaissance pose effective­ment un problème, dans la mesure où de nombreuses notions fondamentales doivent alors être repensées. Mais si nous suivons l'injonction du Bouddha de ne rien accepter aveuglément, alors l'orthodoxie ne doit pas nous empêcher de nous faire notre propre opinion sur le sujet.


 (...) Il y a, semble-t-il, deux possibilités : croire en la renaissance ou ne pas y croire. Mais il existe une alternative : reconnaître, en toute honnêteté, que je ne sais pas. Nous n'avons ni à accepter littéralement les interpré­tations du principe de renaissance proposées par la tradition religieuse, ni à tomber dans l'extrême inverse et considérer la mort comme une annihilation. Quelles que puissent être nos croyances, nos actions auront une incidence au-delà de notre mort. L'héritage de nos pensées, de nos mots et de nos actions résonnera au travers des impressions laissées derrière nous dans les vies de ceux que nous aurons influencés ou touchés d'une manière ou d'une autre."


Je ressors de ces enseignements et de ces lectures encore plus renforcé dans mon "intime conviction" que j'avais déjà à propos de la roue de la vie et des 6 royaumes .
 Karma , Mort et Renaissance (1)

Renforcé dans mon intuition, mais maintenant avec des bases plus solides !

- Oui les "6 royaumes" nous les vivons ici et maintenant , en fonction de nos actes passés (du corps de la parole et de l'esprit) mais  plutôt de cette vie ci...

- Mais ces "6 royaumes", peuvent aussi très bien exister, également sous des formes que nos sens, ne permettent pas de percevoir, tellement nos perceptions sont erronées ...

- Il y aura certainement autre chose après notre mort, car "rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme" disait Lavoisier  (qui n'était pas bouddhiste), et comme les vagues se manifestent à partir de causes et de conditions mais qu'elles ne sont que l'eau de l’océan, nous mêmes, nous ne sommes que des manifestations de l'océan de la vie... (Soeur Chan Khong ), nous renaîtrons sous une forme ou une autre ...
Comme un nuage ne peut pas mourir c'est à dire devenir rien, il se transforme en pluie, neige ou grêle, puis en eau de la rivière ou dans notre thé... puis en vapeur, puis en nuage ... Nous non plus ne pouvons pas devenir RIEN .
Mais nous ne serons pas la même personne, ni une personne totalement différente (il n'y a pas d’âme permanente et éternelle), nous en serons la continuation (en mieux j’espère, mais c'est une pensée purement personnelle)
De même nous ne sommes pas la même personne que dans nos vies passées...

-Le Karma,(qui veut dire action en sanscrit) ce n'est pas la rétribution de nos actions de vies passées, mais de celles de cette vie ci. 
 Par contre à notre "mort" nous laisserons bien un karma , les conséquences de nos actions du corps et de l'esprit, dans l'esprit de tous ceux que nous aurons côtoyés ... 
Comme nous avons "hérité" de toutes les graines de nos parents et ancêtres... leur "karma".
Eux , et nous mêmes ont été et sommes conditionnés, par leurs (nos) propres environnements, et donc nous avons tout cela en nous. Le karma est plutôt collectif.
 
Il n'y a donc pas de rétribution directe d'une vie sur l'autre, puisqu'il n'y a pas de soi permanent, mais cette idée ne doit pas nous conduire à nous complaire dans des actes non vertueux ( faire "le mal", ou souffrir les autres êtres vivants et leur environnement) sous prétexte qu'on en assumera pas les conséquences. L'éthique, (ou conduite morale) fait partie du noble sentier octuple et des 6 paramitas, dont la pratique régulière est une des conditions de l'éveil .
De plus les conséquences de ces actes non vertueux, nous les subissons dans cette vie ci.
Et pour le futur, nos descendants les subiront (collectivement) 
ainsi que nous mêmes bien que nous serions sous une autre forme  ... 

 Quant à mes interrogations du début, sur pourquoi  naissons nous, riches ou misérables, je n'en sais toujours rien, mais ai l'intuition que cela ne doit pas être lié avec ce que nous étions dans nos vies antérieures, puisqu'il n'y a pas de rétribution directe...

De même nos dirigeants et élites si égoïstes et avides, ne bénéficient pas dans cette vie ci, des mérites acquis dans les vies passées, mais pour eux, je pense qu'il est judicieux de leur enseigner que leurs actions présentes auront un effet négatif sur leurs vies futures... 
 
 un moyen habile du Bouddha de les inciter à la sagesse et à la compassion , en sorte ! 




   la suite....ici

6 commentaires:

  1. cet article du bouddhisme theravada http://vivekarama.fr/les-enseignements/enseignementbouddha/renaissance

    découvert grâce à cette discussion sur ce forum http://sangha.leforum.eu/t46-essai-de-comprehension-du-principe-de-renaissance.htm

    me conforte encore dans le sens de mes ressentis
    ainsi :
    "Il est vain de débattre afin de savoir si ces mondes sont des descriptions réalistes ou de simples métaphores destinées à décrire divers états mentaux susceptibles d’être expérimentés dans cette vie même. Le message de cette cosmologie est simplement celui-ci : à défaut de faire un effort pour se libérer des griffes du kamma incontrôlé, nous sommes condamnés à errer sans jamais pouvoir découvrir la paix et la fin de l’insatisfaction. Le noble Sentier du Bouddha nous fournit précisément les outils dont nous avons besoin pour briser ce cycle, une fois pour toutes, et atteindre la véritable liberté."

    ou
    Vibhaṅga Sutta

    Le bouddhisme donne avant tout une explication psychologique de la renaissance, exemplifiée dans le premier verset du Dhammapada :
    « Le mental est l’avant-coureur des conditions, le mental en est le chef, et les conditions sont façonnées par le mental. »

    La renaissance se manifeste d’instant en instant ; c’est un processus impersonnel auquel les termes de « réincarnation » ou « transmigration » ne peuvent convenir :
    « – Vénérable Nâgasena, la renaissance est-elle possible sans transmigration ?
    - Oui, ô Roi.
    - Mais comment, Vénérable, la renaissance est-elle possible sans qu’il y ait quoi que ce soit qui passe d’une vie à l’autre ? Donnez-moi une comparaison.
    - Si on allume un flambeau à un autre flambeau, peut-on dire que le premier a transmigré dans le second ?
    - Non, Vénérable !
    - De même la renaissance peut s’effectuer sans transmigration. »
    Milinda Pañha

    En fait, au sens ultime :
    « Il n’existe aucun auteur pour les actes commis ni quelqu’un qui reçoit les sensations venant des résultats. Seuls s’écoulent les facteurs constituants. Sur ce sujet, cela est la vue correcte. »
    Visuddhimagga
    « – Vénérable, qu’est-ce qui doit renaître ?
    - Seule une combinaison psychophysique renaît, ô Roi.
    - Mais de quelle façon, Vénérable ? Est-ce la même combinaison que celle qui existe actuellement ?
    - Non, ô Roi. Mais la combinaison psychophysique présente produit des activités volitionnelles fastes et néfastes, et c’est par l’intermédiaire de ce kamma qu’une nouvelle combinaison psychophysique sera suscitée. »

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  2. ou encore :

    Pañha

    Toutes questions sur la renaissance et ses modalités sont fortement découragées dans le bouddhisme ancien. Les réponses que l’on peut construire, à défaut d’être issues de la vision directe, non obstruée, engendrée par l’Éveil, constituent des obstacles sur la Voie de la libération de l’insatisfaction et du mal-aise :
    « L’être non éveillé, non instruit, s’interroge ainsi d’une façon impropre : » Ai-je existé dans le passé ?, N’ai-je pas existé dans le passé ? Qu’ai-je été dans le passé ? Serai-je dans le futur ? Ne serai-je pas dans le futur ? Que serai-je dans le futur ? Comment serai-je dans le futur ? » »
    Sabbāsava Sutta

    Plutôt que de spéculer sur les modalités de la renaissance, le bouddhisme invite avant tout à comprendre les causes de cette renaissance :
    « C’est cette soif qui produit la ré-existence et le redevenir, qui, liés à une avidité passionnée, trouve une nouvelle jouissance tantôt ici tantôt là, c’est-à-dire la soif des plaisirs des sens, la soif de l’existence et du devenir et la soif de non-existence. »
    Saṁyutta Nikāya

    Un pratiquant bouddhiste sincère ne cherche pas vraiment à savoir ce qui se passe après la mort et ne spécule pas sur les différentes hypothèses fournies par les traditions religieuses ou matérialistes en termes d’éternalisme ou d’annihilationisme ; il est plutôt invité à examiner la question « Y-a-t-il une vie avant la mort ? » et à vivre dans la culture de la vigilance et des actions conduisant à l’harmonie intérieure et extérieure.
    « Pour l’individu libéré, ce qui est ancien est achevé. Il n’y a plus de production renouvelée. Sa pensée est détachée vis-à-vis des existences nouvelles. De tels sages qui ont ainsi détruit les germes de l’existence future, dépourvus de désirs de redevenir, s’éteignent comme une lampe s’éteint. »
    Sutta Nipāta

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  3. Comme rien n'est simple une réponse à Stephen Batchelor sur le site de l'UBE...

    Bouddhisme et renaissances
    http://www.bouddhismes.net/node/295

    " Un bouddhisme « sans croyances » ?

    Batchelor_croyances.jpgUne variante actuelle des endémiques tentatives « philosophiques » [de nier l’existence réelle des re-naissances] consiste à distinguer et à séparer « la pratique du Dhamma », c’est-à-dire l’enseignement du Bouddha en tant que voie d’apprentissage menant à la libération de la souffrance, et « le bouddhisme », c’est-à-dire un système de croyances et d’observances relevant de la consolation religieuse et de la stabilité sociale. Cette thèse est principalement développée en Occident par Stephen Batchelor [notamment dans l'ouvrage "Le bouddhisme libéré des croyances"]. Pour ce penseur britannique, les formes religieuses et les croyances qui enveloppent le bouddhisme, tel qu’il nous a été transmis, n’ont aucun lien intrinsèque avec le cœur de l’enseignement du Bouddha : elles appartiennent seulement aux cultures asiatiques dans lesquelles le bouddhisme est né et s’est développé ; si elles ont pu présenter une certaine utilité dans les temps anciens (celle de favoriser l’acceptation et la transmission du Dhamma), elles ont cessé d’être une aide pour devenir un obstacle ; si l’on veut que le Dhamma puisse offrir une véritable alternative aux modes de pensée et valeurs qui ont échoué en Occident, il faut que ce Dhamma soit séparé de son appareil religieux et remanié sur un mode purement séculier."

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  4. Et toujours sur ce site
    Bouddhisme et renaissances (suite...)
    http://www.bouddhismes.net/node/592


    L'enseignement sur les "vies successives"
    dans les différentes spiritualités indiennes

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  5. une autre question apparue dans un partage sur facebook
    On peut mourir par hasard si on croise la route d'un chauffard ivre qui monte sur le trottoir et nous renverse. Alors dans ce cas il n y a aucune rétribution d'un mauvais karma de la part du piéton. C'est juste le hasard qui veux que deux routes se croise au mauvais moment.
    et une autre belle page explicative... merci à Philippe

    http://www.truclamthienvien.fr/index.php/tailieu/101-qu-est-ce-que-le-karma

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  6. sur la page citée précédemment : "c'est la volition que j'appelle Karma" (...)

    "Karma signifie donc action, mais dans le sens bouddhique du terme, il ne s’agit pas de n’importe quelle action :

    1- Premièrement, il s’agit d’une action volontaire. Autrement dit, pour qu’il y ait un karma, il faut qu’il y ait une volonté d’agir, une intention. Cette notion particulière a été soulignée par le Bouddha lui-même: « Ô moines! C’est la volition que j’appelle karma. Car à travers la volition, on agit au moyen du corps, de la parole, du mental… » (Anguttara-nikaya, VI).

    Or la volition (cetana, tác ý) fait partie du groupe des formations mentales (samkhara, hành) (on en a dénombré 52), qui est l’un des 5 agrégats d’attachement (khanda, uẩn) constituant l’individu. La volition a pour fonction de diriger l’esprit (citta, tâm) dans la sphère des actions, et est donc synonyme de karma.

    Une action involontaire, non intentionnelle, n’est donc pas un karma. C’est là la différence fondamentale avec le brahmanisme, l’hindouisme (qui est sa continuation) et le jaïnisme. "

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